Augmentation du SMIC, ce que cela m'inspire.
Que le ministre Sapin ose dire que la hausse annoncée du SMIC de 1,1%, c'est-à-dire sans qu’aucun « coup de pouce » ne lui soit donné, représente une augmentation de pouvoir d’achat significative est une belle indignité. Je ne peux que m’insurger contre pareille déclaration, comme m’interroger sur la politique d’un pouvoir prétendument de gauche.
A tous ceux qui, eux, s’indignent de cette politique, je dirai qu’il ne faut pas y voir de dérive, mais la confirmation u choix social-démocrate d’un parti dont la composante sociologique explique sans doute le positionnement.
Le tableau suivant consultable sur le cite « revuesocialiste.fr » est en ce sens explicite. 3% d’ouvriers, 14% d’employés… Il n’y a plus d’assise populaire. Les ouvriers ne se sentent plus représentés ni défendus, leur migration vers d’autres chapelles n’est pas sans risque, l’actualité nous le démontre chaque jour. 38% de cadres supérieurs, une bonne piste pour comprendre le positionnement du PS.
Il n’est donc pas neutre que le premier ministre, par la voix de son ministre du travail (ou du chômage), nous explique qu’accorder une augmentation aux 3 millions de smicards représenterait un risque majeur pour les entreprises de ce pays. En se rangeant délibérément, et en le justifiant avec ses arguments, ce gouvernement se range ouvertement du côté du patronat.
Là où la pilule devient bien amère, c’est que dans le même temps, au travers du Crédit d’Impôt Compétitivité emploi (CICE), ce sont quelques 20 « petits » milliards qui seront restitués aux entreprises. Ces milliards seront en partie financés par l’augmentation annoncée de la TVA, ce qui ponctionnera « discrètement » l’augmentation misérable du SMIC. Cette hausse de la TVA, ce seront plus de 6 milliards prélevés sur la consommation des français, et parmi tous les ménages de smicards, ce seront 8 millions de personnes qui seront touchées.
Faire financer les patrons par les ouvriers, il fallait oser.
La gauche n’a jamais été et n’est toujours pas aujourd’hui au pouvoir. Déconnectée de ceux qu’il était sensé défendre, le parti socialiste a abandonné les plus faibles à leur triste sort. Qu’il ne soit pas surpris de les voir se jeter dans les bras des pires bonimenteurs, séduits par les discours les plus insupportables, prêts à écrire la pire des histoires.