11 novembre, huer le président, ce n'était ni le lieu ni le moment!
Les évènements de ce 11 novembre me suggèrent quelques réflexions.
Un président hué un onze novembre par une bande d’excités d’extrême droite est en soi un incident lamentable. Qu’il soit permis de ne pas apprécier le chef de l’état et sa politique est un fait acquis, mais il y a des lieux et des dates plus « appropriés ». Le faire au moment des commémorations de ce qui fut la pire « boucherie » de toute l’histoire est ignoble, injustifiable et donc condamnable. Les gesticulations des uns et des autres, à postériori, de Valls à MLP n’y changent rien. Cette forme d’irrespect dépasse les bornes.
Je n’évoquerai que très rapidement la récupération des bonnets rouges, récupération que j’ai dénoncée dans d’autres billets, mais elle est significative de ce qui risque d’arriver dans les jours qui viennent.
Ces manifestations qui en appellent à la démission de F. Hollande posent un problème à mon avis plus grave. C’est celui de la légitimité du Président de la République. Est- il en effet concevable de réclamer le départ d’un président élu depuis un an et demie ? Je suis de ceux qui considèrent que son action est catastrophique, que son gouvernement ne prend pas les bonnes décisions, qu’il n’est peut-être pas à la hauteur de la tâche. Mais que des groupuscules minoritaires prennent la rue comme un instrument de déstabilisation des institutions, je ne l’accepte pas. Le combat, si combat il doit y avoir, doit se faire au plan politique, en prenant le plus grand soin de ne pas mettre l’avenir dans les mains de gens qui n’ont pas le moindre respect de la démocratie.
Je dis solennellement à tous ceux qui croient que les choses changeront avec la démission de ce président, de bien regarder qui se cache derrière ces « bandes organisées » qui hantent les Champs Elysées et déversent leur haine. Si l’imposture l’emportait sur l’incompétence molle, la France ne s’en trouverait sans doute pas mieux ! Que chacun y pense sérieusement avant de céder aux sirènes des fauteurs de troubles.