Sur le suicide :
arler de la mort nous renvoie à notre mortalité. J’ai l’impression que nous avons le droit de
pleurer notre mort seulement le jour de non funérailles. Alors, parler de suicide? Ce suicide qui
touche toutes les classes de notre société qui ne fait aucune discrimination de religion, d’âge, de
race…Qui ose dire que son père, son frère, une amie, son fils…se sont suicidés? Qui exprime
cette colère qui nous habite malgré notre immense peine? En personne aimante, nous
comprenons la souffrance de l’autre, nous tentons d’atténuer nos sentiments de révolte,
d’impuissance et de culpabilité, mais le suicide demeure un geste très violent. Il tue la personne
physiquement et il tue un peu de nous à travers le geste de la personne chère à notre cœur.
Le temps reste un allié dans la guérison de l’âme, mais peut-on oublier ce drame humain où la
souffrance reste plus forte que tout l’amour du monde. Que ce désir de vivre reflète l’absence
d’ un espoir pour des jours meilleurs? Ne restons pas seuls avec ce chagrin. Parlons de ce que
nous vivons. C’est peut-être mieux pour vivre après un si grand chagrin.
Francine Fortier Alberton.