Serrez-vous la ceinture, les ex-présidents se gavent!


Diriger un pays ne rend pas riche… Peut-être. Mais, par contre, quand on est débarrassé de sa charge, monnayer son passage aux commandes peut être extrêmement lucratif. A ce petit jeu, les dirigeants prétendument de gauche ne s’en sortent pas mal.

Prenons par exemple le travailliste Tony Blair : selon les médias de son pays, ce dernier aurait amassé la coquette somme de 15,6 millions d’euros au cours de l’année 2013. Il aurait prodigué de précieux conseils à  la banque américaine JP Morgan, au géant de l'assurance Zurich International et une compagnie pétrolière coréenne. Mais ce n'est pas tout : il a aussi conseillé le gouvernement du Kazakhstan et a donné plusieurs conférences payées 300.000 euros en moyenne par apparition. Mieux encore, il a fondé une entreprise, le fonds « Windrush Ventures », qui a enregistré un chiffre d'affaires de 14,9 millions d'euros en 2013, tandis que sa deuxième firme, Firerush Ventures, a dépensé 14,5 millions d'euros pour couvrir ses frais (loyers, voyages, hôtels...). Cerise sur le gâteau, il aurait touché 1 million d’euros  pour débloquer un contrat entre la compagnie anglo-suisse de négoce Glencore et le Qatar. Joli train de vie ne trouvez-vous pas pour un britannique de gauche qui a en son temps demandé quelques sacrifices à ses compatriotes.

 

Ces gens touchent des « cachets » mirifiques pour leurs interventions auxquelles on se précipite moyennant pas mal de dollars… On est entre soi tout de même. Si Blair aurait touché 450 000 euros  pour un discours de 2 heures et demi aux Philippines en 2013, il n'est pas le plus cher: l'ancien président américain Bill Clinton (1993-2001) aurait gagné 580 000 euros lors une intervention  à Hong-Kong pour l'entreprise de télécommunication Ericsson. Ce même Clinton qui, pour 54 discours en 2011, aurait cumulé 10,1 millions d’euros. En treize ans, il aurait empoché pas  moins de 41 millions d'euros. La fortune de Blair, elle, s'élèverait aujourd'hui à 84 millions d'euros...

 

Et Monsieur Schröder ? Le modèle de nos dirigeants actuels ? Ce modèle de réussite et de vertu ? La performance est plus modeste. L'ancien chancelier ne ferait payer sa présence que 100.000 euros. L’homme ne semble pas regretter son passage au pouvoir si on en croit sa déclaration lorsqu’il avait quitté les commandes… « Maintenant, je vais gagner de l'argent! » Pour arrondir ses fins de mois difficiles, il conseille le groupe de presse suisse Ringier. Son salaire y avoisinerait les 150.000 euros. Il a également prodigué quelques précieux conseils aux banques d'affaires Goldman Sachs et Rothschild. Mais ce chantre du social-libéralisme n’en reste pas là ! Il est en effet « très investi » auprès du géant gazier russe Gazprom. Il dirige le conseil de surveillance du consortium germano-russe, chargé de la construction du gazoduc reliant la Russie à l'Allemagne sous la Baltique. Un projet pharaonique, pour lequel il toucherait au minimum 250.000 euros par an, tout en siégeant au board du pétrolier russo-britannique TNK-BP (200.000 euros par an).

 

Ça laisse rêveur !

Et me direz-vous, notre ex-président Sarkozy. Pour l’instant, il n’atteint pas les sommes évoquées plus haut, bien qu’étant le seul président français à avoir monnayé ses conseils à de grandes entreprises. Fascination du modèle « anglo-saxon » sans doute. Il aurait cependant touché entre 650.000 et 750.000 euros pour ses conférences, sans oublier sa retraite de président estimée à 63.000 euros par an.

Il est intervenu cette année 2013 pour  le compte de la Chambre du commerce de Montréal , la conférence SALT ,  la banque d'affaires américaine Goldman Sachs à deux reprises (tiens lui aussi !), le groupe indien Tata et la conférence Access. Les sommes varieraient entre 75.000 et 200.000 euros par prestation.

Si on en croit le Canard Enchainé, en août 2012, la banque Morgan Stanley était prête à débourser jusqu'à 250.000 euros pour 45 minutes de conférence de Nicolas Sarkozy (avec photos). Comme on ne prête qu’aux riches, Nicolas Sarkozy pourrait à l'avenir compter sur ses relations avec les Qataris pour diversifier ses revenus. L’'émirat prévoirait de le placer à la tête d'un fonds d'investissement de 250 millions d'euros. A la clé, une rémunération annuelle de 3 millions d'euros, sans compter les intérêts.

De quoi peut-être le faire réfléchir avant d’annoncer son retour en politique.

 

Ce qui me choque voyez-vous dans ces quelques chiffres, hormis l’importance des sommes révélées, c’est que tous ces dirigeants, lorsqu’ils sont au pouvoir, vous expliquent qui faut faire des efforts, des sacrifices, cesser de demander autant, se contenter des miettes d’une société d’abondance, et, lorsqu’ils quittent les affaires, ils courent prodiguer leurs conseils aux riches et aux puissants. 

 

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11/02/2014
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