Savez-vous pourquoi le système nous broie si facilement ?
Parce que nous ne prenons pas conscience que ce que nous croyons être notre vision du monde n’est en fait que celle qu’il veut bien nous voir épouser.
Parce que nos certitudes préprogrammées conduisent à des divisions insurmontables et mortelles.
Parce que nous pensons « je » quand il faudrait penser « nous ».
Parce que nous pensons que le responsable c’est l’autre, jamais nous.
Parce qu’on nous a imposé une société cloisonnée et que nous sommes persuadés qu’elle ne peut être autrement.
Parce qu’on nous a dit que nous étions « petits » et que nous l’avons admis !
Parce que nous détestons ce qui nous est inconnu et n’apprécions que ce qui nous est familier.
Parce que nous aimons les évidences, même si elles sont de grossières distorsions de la réalité.
Parce que nous aimons les responsables désignés, les coupables évidents.
Parce que nous sommes aveugles et sourds par refus de l’inconnu, de la surprise, du possible.
Parce que nous restons arcboutés sur le peu qu’il nous reste de peur de le perdre.
Parce que notre volonté est émoussée, nos désirs limités à la seule possession.
Parce que nous pensons « droite » et « gauche » quand il faudrait penser « oppresseur » et « oppressé ».
Parce que nous ne croyons pas en nous, nous ne croyons pas en l’autre.
Parce que l’égoïsme est notre dernier refuge.
Parce que ce qui est schématique nous rassure.
Parce que nous pensons que pour agir il faut être d’accord sur tout, que nous ignorons le compromis, que nous pensons que négocier c’est renoncer.
Parce que nous acceptons nos bourreaux et leurs armes.
Parce qu’on nous a tellement dit que nos idées n’étaient pas les bonnes que nous avons fini par l’admettre. La dictature des « spécialistes » nous a rabaissés au rang d’exécutants décervelés.
Parce que nous avons renoncé à l’être pour nous contenter du paraître…