Rémi Fraisse, 21 ans, mort à Sivens.
e pas se laisser emporter, ne pas céder à la colère, à l’indignation, pour que les mots soient justes, et à la hauteur du drame. Rémi Fraisse, 21 ans, naturiste bénévole à Nature Midi-Pyrénées, trouve la mort dans une manifestation à Sivens. Selon les « autorités », mort à la suite d’une explosion dont on ignore l’origine… Vous ne voyez pas que ce soit un missile ukrainien… Ce tragique évènement est une déchirure : un drame pour la famille de ce jeune homme à laquelle je présente modestement mes plus sincères condoléances, un drame pour les opposants au projet de barrage, un drame pour ceux qui portent en eux des idéaux socialistes et écologiques. Cette expression ultime de la violence d’Etat et de ses hommes de main est insupportable, inqualifiable, impardonnable. Pendant que le chef de l’Etat et son premier ministre assistent aux obsèques du président de l’une des entreprises les plus polluantes et les plus nocives à la planète, un jeune manifestant meurt pour avoir juste voulu préserver l’avenir. Et voila qu’on nous rejoue l’air des anarchistes, des provocateurs incontrôlés. Depuis le début de cette affaire, les autorités sont allées de provocation en provocation, de violence en violence. On a précipité les choses pour placer la population et les contradicteurs devant le fait accompli. Intérêts privés, projet pharaonique pour petit souverain local, étude d’impact bâclée, projet inutilement surdimensionné. Mais on abat les arbres avant la fin de l’étude… Aujourd’hui, on voit clairement où est la véritable violence. Qu’elle émane d’un pouvoir socialiste est pour moi douloureusement inimaginable, insupportable. Ce décès doit soulever l’indignation de tous, sans restriction. Un jeune est mort, je ne le pardonnerai jamais à ce gouvernement. Cela restera une tache indélébile, La marque d’un pouvoir immoral incapable de gérer dans la transparence les affaires du pays. Honte à eux !