Quelques moments à Calais :
e matin des gendarmes notent sur une fiche Bristol les noms que des gars leurs dictent. Une associative leur demande pourquoi :
« Apparemment il y aurait plusieurs personnes sans documents officiels...
- Ah, vous n’êtes pas de Calais..
- Du Sud. Il y fait autrement plus chaud »
Un gars en profite pour leur expliquer que les policiers sont venus à 6h du matin avec des lampes torches dans son campement, ont filé quelques coups de pied, ont arrêté trois personnes.
Mais que ça va, en Hongrie on lui cassait les dents, en Iran on lui arrachait les ongles.
Lundi matin, alors que les flics viennent de démanteler un camp sous une pluie battante et un vent glacé renvoyant dehors les gens sans abri aucun.
« So you don’t need to see the doctor ? Do you know someone who does ? (Vous n'avez donc pas besoin de voir le médecin ? Connaissez-vous quelqu'un qui en a besoin?)
- The police. They have crazy mind. » (La police. Ils sont fous.)
Dimanche, ce gars qui m’explique (sérieusement) qu’il réfléchit à traverser à la nage. Je me garde en général d’expliquer aux gens ce qu’ils doivent faire, mais je glisse quand même que 30km, c’est beaucoup, à la nage.
« Yes but I will get some swim fins. » (Oui mais je vais me procurer des palmes)