Que vient faire le Qatar dans l'Organisation Internationale de la Francophonie?
Voici une nouvelle qui ne fera probablement pas la une des médias nationaux. Pourtant, elle me paraît très significative d’une évolution du monde et sans doute annonciatrice de bouleversements importants dans un proche avenir.
L’info brute, la voici : Le 13 octobre 2012, le Qatar est entré dans l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), qui plus est, directement comme membre associé et non pas comme observateur, ce qui est habituellement le cas.
On peut se demander quelle est la légitimité d’un état non francophone comme le Qatar à entrer dans l’OIF. On peut vraiment se demander quel est le but poursuivi par ce pays. Il semble, compte tenu des appuis qu’il a obtenus, que ces visées se portent sur l’Afrique de l’ouest où il cherche à étendre son influence. Certains font justement remarquer que l’ambition de ce pays est d’instaurer un leadership dans une Afrique musulmane où il a une forte propension à financer des écoles religieuses prenant la place des écoles de langue française.
Selon certaines sources proches des négociations, la Qatar aurait fait valoir qu’il accueille de nombreux expatriés francophones et qu’il a financé une radio publique de langue française. Est-ce de l’humour ou du cynisme ?
Qu’il soit bien clair que mes propos ne sont teintés d’aucune connotation raciste ou xénophobe. Mais l’offensive tous azimuts des qataris autorise à se poser des questions.
Au prétexte de crise économique, ils financent déjà nos banlieues, achètent clubs sportifs, hôtels de luxe, immeubles historiques. Ils prennent pied dans de nombreuses grandes entreprises françaises.
Cette entrée dans la plus grande organisation de la francophonie ouvre toute grande la porte de tous les autres pays membre de l’organisation. Il faut donc bien se demander quel sont exactement les visées du Qatar, et pourquoi les autres pays ont cédé à ce lobbying effréné. Car, que partageons-nous avec ce pays ? Aucune histoire commune, aucune valeur, aucun fait culturel, et surtout pas la langue.
Voici donc bien un triste message envoyé par nos dirigeants. La francophonie serait à vendre. Il suffirait de quelques pétrodollars pour s’offrir sur la scène internationale une place dans ce qui avait été créé pour rapprocher les peuples, les souder dans le partage d’une langue, d’une culture, de références, d’une histoire faite de heurts et de réconciliations.
Je ne sais ce que le Qatar ambitionne au travers de cette intrusion, ou plutôt j’ai bien peur de le deviner, mais ce dont je suis sur, c’est que nos dirigeants font preuve d’aveuglement, de cupidité : ils ont trahi un idéal.