Décidément, notre société et ses médias ont une bien curieuse manière de présenter l’actualité et de définir des priorités.

Depuis ce matin les journaux mettent à la une le décès de Thierry Roland. Pour ceux qui l’ignoreraient, (si il doit bien y en avoir quelques uns) ce journaliste sportif a passé sa vie à « commenter des matchs de foot ». Vous imaginez  la grandeur de la mission dont il s’est acquitté ! L’importance de son travail pour l’humanité, la catastrophe que représente sa disparition…

Et pourtant, aujourd’hui, Madame Aung San Suu Kyi, après 21 ans d’attente, recevait enfin son prix Nobel de la paix. Quand je lis : « Thierry Roland a donné une voix au foot », je suis pris de vertige et j’ai la nausée. Que sommes-nous devenus pour ainsi encenser autant d’insignifiance !

« La Dame de Rangoun », elle, a donné une voix et un visage à la résistance, à la liberté. Elle est l’honneur des femmes, l’honneur de l’humanité en lutte. Femme courage, femme volonté, femme obstinée, arc-boutée sur ses valeurs et son espoir d’un monde libre, c’est selon moi elle qui aurait du être à la une, effacer tous les autres sujets en un jour pareil.

Il est des gens qui sont des phares pour une humanité bafouée et asservie.

Elle est beauté, grandeur d’âme, porteuse d’un message universel, elle est l’avenir !

Alors, de grâce mesdames et messieurs les journalistes, il est urgent que vous révisiez votre échelle de valeurs. Mettre en avant ce qui est essentiel et vital, laisser loin derrière ce qui est superficiel et sans intérêt.