Pacte de compétitivité, Ayrault se trompe.
Ce gouvernement se trompe, ce gouvernement nous trompe!
Compétitivité ! Ils n’ont plus que ce mot à la bouche, le président en tête ! Ce mot qui était banni de tous les discours de Hollande pendant la campagne est aujourd’hui à la une ! Chacun s’y rallie.
Puis-je demander où nous allons aller la pêcher cette compétitivité ? Notre pays est en pleine récession même si en haut lieu on ne le dit pas. Notre tissu industriel est extrêmement dégradé. Une quantité considérable d’entreprises sont exsangues, au bord du dépôt de bilan. Que manque-t-il à ces entreprises ? Avant toute chose, un carnet de commandes. De l’activité. Hors, cette demande est freinée pour ne pas dire stoppée par les mesures prises. Sans disserter sur le bien fondé de la croissance, dans la logique de ces dirigeants, comment parler de croissance sans reprise de la demande ? Et puis, dites-moi, dans la mesure où tous les pays tiennent le même discours, font la même analyse et proposent les mêmes remèdes, se pose le problème de la taille du gâteau que nous pouvons espérer nous partager ! J’ai plutôt l’impression que nous sommes de plus en plus nombreux à être assis autour de la table, avec un gâteau toujours plus petit à partager.
Ceci étant dit, je ne vois vraiment pas comment les mesures annoncées dernièrement pourraient résoudre la crise. Comment penser que la baisse des charges des entreprises puisse en quoi que ce soit produire des effets. Cela fait 20 ans que les gouvernements successifs ont diminué les charges. Balladur, Juppé, Jospin, Rocard, Fillon, avec les magnifiques résultats que chacun peut constater. Ce sont des milliards qui ont ainsi été généreusement offerts aux entreprises sans la moindre contre partie, sans réel effet. On consultera avec intérêt cet article.
On ne peut que penser aujourd’hui que ce gouvernement s’est rangé (lobbying ou conviction) aux analyses des libéraux. Le refrain est maintenant connu, il tourne en boucle dans tous les médias. « C’est le coût du travail qui est seul responsable des problèmes rencontrés par les entreprises françaises ». Je pense qu’au lieu de distribuer les allègements de charge tous azimut, sans distinction aucune entre les entreprises, il aurait été plus judicieux de mettre en œuvre une véritable politique industrielle, mais cela, les traités signés par ce gouvernement l’interdisent.
Je pense que l’hypothèse sur laquelle se fonde la réaction du gouvernement est fausse. Le coût du travail n’est pas responsable. Je crois plutôt qu’il faut regarder du côté de l’innovation, de l’ajustement au marché (en l’anticipant si possible), et surtout, de l’utilisation des dividendes à autre chose qu’à « engraisser » les actionnaires.