Non, les riches ne quittent pas massivement la France.
Que n’a-t-on pas dit sur l’exode des riches depuis l’arrivée de Hollande ? Tous allez irrémédiablement fuir à l’étranger, l’exode fiscal massif allait même mettre nos finances en péril. Les « mesures confiscatoires » qui devaient faire fuir tous les créatifs fortunés de ce pays, vous vous souvenez, Bernard Arnault qui montrait la voie, Ce pauvre Depardieu qui passait par la Belgique pour regagner la « Poutinie glaciale », l’épisode grotesque des « pigeons » et tant d’autres mus principalement par un égoïsme à la hauteur de leur cynisme et de leur opportunisme, le refus de certains de partager la moindre parcelle de richesse.
On nous prédisait donc l’apocalypse.
Dans la réalité, qu’en est-il ?
Si on en croit le Figaro que l’on ne peut pas taxer de gauchisme, « Bercy a recensé 250 déclarations d’exit tax entre mars 2011 et décembre 2012 ». L’exil fiscal qu’on nous annonçait à grands cris se résume donc au départ de 250 personnes. Dans le détail, ce sont 128 départs de mars à décembre 2011 (donc, presque 13 par mois sur 10 mois) et 122 départs sur toute l’année 2012 (donc, 10 par mois sur 12 mois dont 5 mois sous la présidence de Nicolas Sarkozy).
En conclusion, depuis l’arrivée de la gauche au pouvoir, il y a plutôt moins de candidats à l’exil fiscal que sous Nicolas Sarkozy. Pourtant, ce dernier avait consenti à nos compatriotes les plus riches de sacrés cadeaux.
Une telle distorsion entre la catastrophe annoncée et la réalité devrait motiver les commentateurs et les pousser à une analyse approfondie de ce curieux paradoxe.