Ne pas oublier Bénalla!.
’affaire Benalla est donc en train de s’évaporer dans la canicule d’août et le forcing fébrile de la macrosphère. Ils ont même trouvé le responsable de tous leurs mots : la Russie. Vous avez bien lu. Cette affaire qu’ils continuent à nous vendre comme une dérive individuelle aurait été montée en épingle par une multitude de comptes russophiles sur les réseaux sociaux. Expression du désespoir ou symptôme d’une grave atteinte neurologique je ne sais.
Alors, j’écris pour que Benalla ne disparaisse pas totalement des radars, malgré les provocations du monarque (« qu’ils viennent me chercher »), malgré le maintient de Collomb qui ne savait rien mais n’a rien dit, malgré une foule de responsables qui ont été à minima négligents, et sans doute volontairement inactifs et silencieux pour protéger le souverain, malgré une justice qui semble curieusement ne pas vouloir trop en savoir.
Bénalla ne doit pas disparaitre car, russes ou pas, il a bien participé à des manifs dans les rangs de la police, a bien tabassé par ci par là, a bien outrepassé ses droits, a bénéficié d’un passeport diplomatique (on se demande bien pour quoi faire), possédait trois armes, un badge pour entrer à l’Assemblée, a réussi à faire disparaitre son coffre fort de son domicile avant une perquisition. Enumération hélas non exhaustive !
Bénalla ne doit pas disparaitre car nous ne sommes pas en présence d’une dérive individuelle d’un illuminé qui trahit son mentor, mais bien d’une affaire d’état avec un président qui protège jusqu’à l’absurde son fidèle serviteur.
Les manœuvres de Larem à l’assemblée et les aboyeurs patentés dans la presse et sur les réseaux ne doivent pas nous faire oublier l’illégalité des actions du sieur pendant les manifs, comme le fait reconnu qu’il avait pour mission de repenser et modifier tout le système de sécurité du président. Il était là pour remplacer les fonctionnaires chargés de la protection du président par une « milice » privée dévouée corps et âme au monarque. Il semblerait que ce projet destructeur devait être finalisé avant fin septembre 2018.
Benalla est la main anti fonction publique de Macron, un premier pas dans le démantèlement de l’état avec des personnels recrutés sous contrat de droit privé et aux ordres directs de ceux qui les auront recrutés.
On ne doit pas oublier Benalla, car la nomination de ce personnage est pour le moins obscure : quid de ses compétences, de sa formation ? Comment ne pas se souvenir de ce propos du Préfet de police Michel Delpuech qui parlait de « copinage malsain » ? Ne pas oublier car on est en droit de se demander combien d’individus de cette trempe hantent les couloirs du pouvoir, et quel est leur rôle exact.
La démocratie française ne peut qu’être menacée par ce qu’il faut bien regarder comme une officine privée hors du contrôle de la représentation nationale, soumise aux seuls désidératas du président. On ne doit pas oublier Bénalla tant qu’on ne sait pas jusqu’où cette pieuvre privée a étendu ses tentacules dans l’appareil d’état.
Ne surtout pas oublier Bénalla c’est aussi garder un œil sur le président qui semble installer à ses côtés un groupe obscur de technocrates excités, surs d’eux, se pensant surdoués puérils, capricieux, qui confondent nation et start-up.
Ne pas oublier Bénalla car il n’est probablement pas seul à servir le seul et vrai patron : le capitalisme !
Ne pas oublier Bénalla car lui et ses semblables représentent une vraie menace pour la démocratie dont nous ne pourrons nous protéger que par la révolte !