Mon bilan d'étape du gaz de schiste
Question lancinante ces derniers jours. Où en est-on dans ce dossier des gaz de schiste ? Les gens qui s’adressent à moi ne savent à l’évidence plus où ils en sont. Infos contradictoires, médias qui diffusent un peu tout et n’importe quoi, comment se faire une opinion ?
Essayons donc de résumer. Faire court, c’est espérer être lu et compris.
Après la conférence environnementale qui devait tout éclairer, on n’y voit en réalité plus rien !
La presse n’hésite pas à en rajouter dans ces titres : « Le "non" clair et net de Hollande à l'exploitation du gaz de schiste ». Peut-on être plus ferme et définitif que ce titre de RTL ? Surtout quand le journaliste rajoute : « Les écologistes peuvent être rassurés. François Hollande a indiqué vendredi que les sept demandes de permis d'exploration d'hydrocarbures vont être rejetées "sans attendre" du fait des inquiétudes locales sur le gaz de schiste. Le précédent gouvernement avait déjà annulé l'an dernier trois permis déjà accordés." Raccourci bien approximatif.
José Bové lui-même prétend qu'"on ferme la porte au gaz de schiste dans ce pays."
Un député PS il y a peu opposé à acette exploitation renonce à la manifestation de samedi. Son argument : « M. Hollande avait annoncé le rejet de sept demandes de permis d'exploration, dont ceux de Beaumont-de-Lomagne et de Cahors, qui couvraient une grande partie du Sud-Ouest et de Midi-Pyrénées. Je veux bien qu'on continue à avoir des mobilisations, mais (...) la réponse apportée par François Hollande est claire et nette et, moi, elle me satisfait parce qu'elle permet de mettre fin à ce dossier. »
Oui, vous avez bien lu : « elle met fin à ce dossier ».
Prétendre qu’annuler 7 permis clos le dossier est quand même un peu culotté !
C’est enterrer bien vite les plus de 150 autres permis encore en cours. C’est oublier que près d’Alès, des camions vibreurs vont bientôt faire leur apparition.
C’est surtout oublier que la loi française ne fait référence qu’à la seule fracturation hydraulique que par ailleurs elle ne définit même pas. Que l’avènement d’une autre technique relancerait le débat et l’exploitation.
Je l’ai écrit ailleurs et je continue inlassablement : se focaliser sur la technique est une erreur. C’était sans doute le moyen suggéré par les lobbys pour calmer les protestations et ne pas fermer la porte.
Mais que survienne une nouvelle technique et les demandes pourront refleurir.
Et nous y sommes ! Oui, déjà. Cette nouvelle technique se nomme « extraction exothermique ». Ça sonne bien ! Ni « fracturation » ni « hydraulique ». Conforme à la loi !
Donc nous n’allons pas tarder à avoir une extraction propre, mais l’ensemble de la chaîne de production elle restera extrêmement polluante ! Mais cela, tout le monde semble s’en moquer !