Les réseaux sociaux constituent la plus grande menace géopolitique depuis la crise de Berlin..
Comme en réponse à mon billet publié il y a peu " Internet nous emprisonne", j'ai découvert cet intéressant article. Vous n'êtes pas obligés de partager tout ce qui est écrit, mais, il pose un certain nombre de questions importantes qui doivent nous pousser à réfléchir:
ls détruisent les deux piliers de la démocratie.
Toute démocratie moderne1 repose sur deux piliers fondamentaux :
un pilier culturel : le débat des idées dans le cadre de valeurs communes désamorçant le désir révolutionnaire2 ;
un pilier organique : le choix des dirigeants dans le cadre d’une concurrence équitable désamorçant la tentation autoritaire.
Une démocratie, en somme, est la codification pacifiée de la contradiction et de la compétition politiques.
Les réseaux sociaux sapent le premier pilier de la démocratie : le débat des idées dans un cadre consensuel
La condition sine qua non du débat politique pacifié est la conscience d’un bien commun – sentiment national, langue commune et/ou idéal partagé – qui empêche la querelle idéologique de verser dans la violence. Seulement, de plus en plus, les réseaux sociaux sapent toute notion de vivre ensemble.
Ainsi une étude menée par une équipe de l’Université Columbia (New York) et du centre conjoint de l’INRIA (Institut national de recherche en informatique et automatique) et Microsoft montre-t-elle que, en moyenne, les internautes ont lu seulement 59% des contenus qu’ils partagent sur les réseaux sociaux. Dans les autres cas, ils ont décidé de les diffuser en se fondant sur leurs seuls titres. Les perceptions se forment donc sur le web social à partir d’informations lapidaires et des commentaires sommaires qui les accompagnent, ce qui avilit le débat civique.
En outre, les algorithmes des réseaux sociaux nous dorlotent dans une “bulle de filtres” où ils nous proposent des contenus conformes à nos opinions et nos goûts. Nous sommes ainsi emprisonnés entre les murs de notre cohérence cognitive. Or, comme l’a écrit George Orwell, “parler de liberté n’a de sens qu’à condition que ce soit la liberté de dire aux gens ce qu’ils n’ont pas envie d’entendre“. De fait, la curiosité et l’ouverture à la différence qui étaient de mise lorsque quelques grands médias s’évertuaient à intéresser tous leurs publics sont désormais portées disparues. Inévitablement, le repli sur soi encourage la radicalisation.
Le temps que les citoyens consacrent aux réseaux sociaux et l’influence qu’ils leur accordent confèrent à ces dérives une extraordinaire dangerosité : 44% de tous les Américains (internautes ou pas) s’informent sur Facebook et 20% des utilisateurs de réseaux sociaux affirment avoir changé d’avis à propos d’un sujet politique ou social après avoir vu un contenu afférent sur le web social.
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