Le Sénat se saisit du dossier du gaz de schiste
La commission des affaires économiques du Sénat a décidé de saisir l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) d'une demande d'étude sur les solutuions alternatives à la fracturation hydraulique.
La recherche est possible sur d'autres techniques que celle de la fracturation hydraulique, avait déclaré François Hollande mardi 13 novembre lors de sa conférence de presse, relançant ainsi le débat sur les possibilités d'explorer et d'exploiter les gisements de gaz de schiste en France.
Daniel Raoul, président socialiste de la commission des affaires économiques du Sénat, n'a pas tardé à s'engouffrer dans cette brèche ouverte par le président de la République.
C'est sur sa proposition que la commission de la chambre-haute du Parlement a décidé mercredi 14 novembre de saisir l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) d'une demande d'étude sur les solutions alternatives à la fracturation hydraulique.
"Sans qu’il soit question de revenir sur la prohibition du recours aux techniques de fracturation hydraulique, la commission a considéré qu’il serait regrettable d’interdire toute réflexion et recherche permettant la mise au point de technologies alternatives et respectueuses de l’environnement", indique la commission des affaires économiques du Sénat dans un communiqué diffusé ce jeudi 15 novembre.
"Ces technologies permettraient notamment de mieux évaluer les ressources contenues dans le sous-sol français afin éventuellement de les exploiter en définissant un cadre réglementaire très strict", ajoute le communiqué
L'OPECST réunit dix-huit députés et dix-huit sénateurs. Sa mission est "d'informer le Parlement des conséquences des choix de caractère scientifique et technologique afin d'éclairer ses décisions", précise le communiqué du Sénat. Cet office est actuellement présidé par le sénateur UMP de la Haute-Marne Bruno Sido.
Voila qui a le mérite d'être clair. Le président a ouvert (volontairement n'en doutons pas) une brèche dans laquelle les fervents adeptes du « tout énergie fossile » n'ont pas tardé à s'engouffrer. Le travail de fond des lobbys gaziers et pétroliers porte visiblement ses fruits. Nous n’allons pas tarder à découvrir le prix d’une erreur stratégique majeure dans la lutte contre le gaz de schiste. Avoir limité le débat à la seule technique d’extraction va se retourner contre les opposants. Dès le vote de la loi de 2011, nous étions un certain nombre à tirer la sonnette d’alarme et à dire que cette loi ne nous protégerait pas sur le long terme. Nous allons découvrir bientôt des « techniques propres » et respectueuses que bien sur personne ne pourra vérifier.
Mais, cette focalisation sur la fracturation hydraulique à fait oublier tout le reste. Les plateformes déboisées et rabotées, les routes ouvertes, les norias de camions, les gazoducs qui mailleront le paysage, les stations de traitement, les stations de mise en pression, les stations de stockage, les émanations de gaz, les fuites, le devenir des puits après leur abandon, le fait d’avoir « perméabilisé » des couches jusqu’alors imperméables avec des conséquences imprévisibles, la migration prévisible et inévitable du gaz libéré, l’exode, la dépréciation des biens immobiliers et des terrains, les pertes d’attractivité touristique des territoires, et la liste est encore longue…
Si nous voulons de cet avenir, voir -->ici -->ici et encore -->ici, laissons-les faire. Sinon, révoltons-nous !