J'avais trouvé le silence du PS pour le moins étonnant concernant le remboursement par l'UMP des pénalités de Sarkozy. Je me suis cru un instant d'une infinie mauvaise foi en pensant que peutêtre ils avaient eux aussi quelque chose à cacher...

Et bien, aujourd'hui, nous sommes fixés, et ma mauvaise foi présumée n'était que prémonition.

On apprend en effet (Le Point) qu'en juillet 2011, le Conseil d'État invalidait les comptes de campagne de Jean-Paul Huchon, tête de liste PS aux élections régionales. Le conseil estimait que le président du conseil régional sortant avait "oublié" d'intégrer 1,5 million d'euros dans ses dépenses. En conséquence, le candidat socialiste était contraint de rembourser 1,6 million d'euros perçus au titre du remboursement de ses frais de campagne. Le Parti socialiste, alors dirigé par Harlem Désir, décidait après d'âpres négociations et l'insistance de Huchon qui se plaignait d'être ruiné - son appartement était hypothéqué - de prendre en charge 800 000 euros. Quant aux conseillers régionaux élus sur la liste Huchon et encartés au PS, ils s'acquittaient de l'autre moitié, qu'ils continuent de payer encore aujourd'hui. Un élu a déclaré: "On a remboursé avec de l'argent public : les 800 000 euros du PS sont prélevés sur la dotation publique aux partis, les indemnités des élus, c'est l'argent de l'État. Et surtout, leur contribution est défiscalisée, elle est considérée comme un don aux partis politiques !"

Donc, le Parti socialiste s'est lui aussi substitué à son candidat pour rembourser le dépassement du plafond de ses dépenses de campagne. Une petite nuance cependant, Jean-Paul Huchon n'a pas eu à payer de pénalités. Pourtant, selon l'article L52-15 du code électoral, en cas de dépassement du plafond des dépenses électorales, la commission fixe l'amende à une somme égale au montant du dépassement que le candidat est tenu de verser au Trésor public.

Donc la question encore en suspens, pourquoi aucune amende de fixée!