Le Lot en Action: compte-rendu de la réunion de Gramat
Le Lot en Action. 25 février 2011 par Bluboux
Voir cet article sur le site du LEA: ICI
Hier soir, la salle de l'Horloge à Gramat, était pleine à craquer ! Les citoyens se sont déplacés en nombre pour venir s'informer sur le projet d'exploitation de gaz de schiste (de nombreuses adhésions au collectif, plus de 200 euros de collecte, et "pillage" du petit stock de journaux du Lot en Action prévus pour cette soirée). lors de la réunion publique organisée par les militants gramatois (Merci à Pierrette, Françoise et Bernard) . Les réunions publiques continuent donc de s'enchaîner et l'inquiétude des populations va grandissante. D'autres réunions sont prévues, à Cajarc le 2 mars, à Villefranche de Rouergue le 4 mars, à Figeac, Saint-Céré, Vayrac, Gourdon. Le collectif met à votre disposition des CD contenant le film Gasland, à voir avec vos amis et à faire curculer autour de vous. N'hésitez pas à nous contacter pour organiser également une réunion publique sur votre commune ou votre canton.
Le matin même, une délégation du collectif citoyen lotois a été reçue à la préfecture, et nous avons remis, symboliquement, une demande pour que le permis de Cahors ne soit pas signé, et que les explorations cessent sur tout le territoire français.
Nous devons continuer à saisir nos élus. La commune de Boissière vient de voter une motion s'opposant à l'exploration du gaz de schiste (ainsi que celle d'Alvignac, comme nous en informe le maire, Fred Terlizzi, dans son commentaire ci-dessous) , tout comme le Conseil Général, habillement poussé à réagir par l'intermédiaire de Serge Despeyroux. La pression monte à l'assemblée. Hier soir, Jean Launay, député du Lot, a fait lire un communiqué lors de la réunion de Gramat, précisant que les députés s'organisent (cf également les deux articles publiés ci-dessous). Il ne nous reste que peu de temps avant la reprise des hostilités (mi-avril). Après cette date, nous devrons probablement nous opposer physiquement (mais de façon pacifique et non violente dans un premier temps) aux forages et à la fracturation hydraulique. Là encore les choses s'organisent, que ce soit par l'intermédiaire de formations des désobéissants ou bien encore des stages plus pointus.
Rendez-vous sur le blog du collectif ou bien encore sur le dossier du Lot en Action consacré au gaz de schiste. Tenez-vous informés et devenez le relais de cette information. Nous pouvons tous participer, chacun à notre niveau, à faire que le bon sens s'impose et que nous cessions de faire n'importe quoi. Simples citoyens, jeunes, anciens, élus, arrêtons les, redressons nos têtes et agissons concrètement pour redevenir acteurs de nos vies, de celle de nos territoires.
Union sacrée à l’Assemblée et dans les régions
Deux députés élus sur des circonscriptions touchées par les permis de recherche de gaz de schiste ont créé mardi 15 février à l’Assemblée nationale "un comité de surveillance et de précaution sur le gaz de schiste". Il s’agit du député UMP de Lozère Pierre Morel-à-L’Huissier et de son collègue de l’Ardèche, le PS Pascal Terrasse. Dans un communiqué commun, ils ont indiqué vouloir « regrouper autour d’eux l’ensemble des députés soucieux de contrôler l’exploitation industrielle du gaz de schiste" et ont annoncé leur intention de "déposer une motion à l’adresse de tous les parlementaires" qu’ils appellent à les rejoindre. Par ailleurs, l’association des régions de France qui regroupe les présidents des 26 régions françaises à large dominante PS et qui compte parmi eux plusieurs parlementaire, a quant à elle exprimé sa « forte opposition aux gaz de schiste » à l’occasion de son assemblée générale jeudi 17 février. Après que plusieurs présidents de région (Midi-Pyrénées, Rhône-Alpes, PACA et Languedoc-Roussillon) aient demandé l’annulation des permis, l’ARF « regrette notamment l’absence totale d’information aux élus locaux lors de l’octroi de ces permis d’exploration, qui portent sur des surfaces de plusieurs milliers de km², parfois situées dans des zones protégées comme les parcs naturels régionaux ». Relevant que « les eaux usées et sursalées résultant de l’exploitation des gaz de schiste s’apparentent à des déchets dangereux » elle souligne que « depuis 2002, les Régions ont à charge de planifier la gestion de ce type de déchets » et « entendent être désormais systématiquement consultées pour tout nouveau permis qui ne pourrait être accordé sans leur avis conforme ».
Midi-Pyrénées au nom du principe de précaution
« En l’absence d’information scientifique fiable sur la nature et la gravité des impacts et des risques environnementaux ainsi que sur les mesures compensatoires prévues le cas échéant, je demande, au titre du principe de précaution inscrit dans la Constitution française, l’abrogation des permis adoptés et l’arrêt de l’instruction de ceux en cours ». Dans un courrier daté du vendredi 11 février, Martin Malvy, le président de la région Midi-Pyréenées, a demandé à Nathalie Kosciusko-Morizet et à Eric Besson l’arrêt des programmes de prospection de gaz ou de pétrole de schiste dans sa région. Midi-Pyrénées est selon son président concernée par trois permis de recherche délivrés « sans concertation préalable ». Les arrêtés ont été publiés le 1er mars, le 16 juin et le 24 août 2010, pour « le permis de Nant à la société Schuepbach Energy, la prolongation du permis de Foix au profit de la société Vermillion Pyrénées SAS, ainsi que le permis de Cahor pour la société 3 Legs Oil & Gas ». Martin Malvy souligne que « le territoire concerné par le permis de Nant est couvert par le Parc naturel régional des Grands Causses dont les paysages et l’identité sont reconnus d’intérêt patrimonial ». Il estime aussi que « les acteurs locaux doivent être associés à la mission" lancée « le 4 février dernier sur les enjeux environnementaux de l’exploitation de schistes » par les ministères de l’industrie et de l’écologie, un bilan d’étape étant annoncé pour avril l’étude finale devant être remise en juin.