Motion du Conseil de l’URI MP « NON AU GAZ DE SCHISTE »
Toulouse, le 18 mars 2011
L'Union Régionale Interprofessionnelle CFDT de Midi Pyrénées exprime sa plus grande inquiétude à l'évocation du projet de prospection du gaz de schiste sur les départements du Lot et de l'Aveyron.
Sans aucune information, sans aucune consultation, le gouvernement français a offert à des sociétés nationales et étrangères le droit d'explorer le sous-sol français à la recherche de gaz et pétrole de schiste.
La technique pour ramener le gaz à la surface est nouvelle, délicate et surtout désastreuse sur le plan environnemental. La « fracturation hydraulique horizontale », consiste à provoquer des failles à l’aide d’un liquide envoyé à très forte pression (600 bars), pour libérer le gaz pris dans la roche compacte, à environ 2000 mètres de profondeur. Trois « ingrédients » sont nécessaires pour créer ces mini séismes : des quantités phénoménales d’eau (entre 15000 et 20000 m3 par puits), des produits chimiques (près de 600) dont une majorité est très toxique et en grande quantité (200 tonnes par puits) pour attaquer la roche et des microbilles pour maintenir ouvertes les failles.
Aux Etats Unis, il semble que le bilan de l’extraction de ces énergies fossiles soit catastrophique : pollution massive des nappes phréatiques et de l’air, destruction des paysages et des milieux naturels, etc…
La France qui s'est engagée à diviser par 4 ses gaz à effet de serre ne doit pas étendre l'exploitation de cette technologie qui laissera un héritage catastrophique aux générations futures.
Les autorisations de prospection sur plus de 10% du territoire ont été accordées sans débat sur les besoins énergétiques à moyen et long terme, sans discussion sur la nécessité de lutter contre le gaspillage, rechercher une meilleure efficacité énergétique et les alternatives renouvelables.
Le département du Lot est aujourd’hui touché par ce projet : une demande de permis d’exploration a été exprimée par la société anglaise 3Legs Oil and Gaz pour un site de 5710 km² sur Cahors.
Cette demande de permis d’exportation concernerait surtout la partie calcaire élargie du Lot dont les causses du Quercy, le Parc, les causses de la région de Catus, Domme, Gourdon et même Cazals où le calcaire est recouvert par les sables et argiles de la Bouriane. Le département de l’Aveyron est aussi concerné par un projet d’exploration de gaz de schiste sur le site de Cahors qui déborde sur l’Ouest du département et touche Villeneuve et Villefrance de Rouergue. La région de Nant (Larzac) dans le sud Aveyron fait, quand à elle, déjà l’objet d’un accord d’exploration.
Aux libertés fondamentales que nous défendons, s'ajoute la valeur démocratique de concertation. Nous exigeons un débat public avec la société civile, les élus locaux et nationaux pour dresser un inventaire complet des conséquences environnementales sanitaires économiques et sociales de cette nouvelle stratégie productiviste.
Les lourdes conséquences environnementales (pollution de l'air et de l'eau), et sociales qui résulteront de ce projet sur le tourisme, les entreprises utilisatrices d'eau (agriculture, Andros 1600 emplois dans le Lot....), seront immenses.
C'est pourquoi le Conseil de l'Union Régionale Interprofessionnelle CFDT en Midi-Pyrénées demande l'arrêt immédiat des prospections et l’annulation des permis de recherche de gaz et pétrole de schiste sur l'ensemble du territoire français.
L'union régionale Interprofessionnelle CFDT de MP prend l'engagement de s'opposer à la recherche et à la prospection du Gaz de Schiste sur tout son territoire.