La politique écologique de Macron: le grand n'importe quoi.
près le discours de Macron, et pour remettre un peu les choses à leur place, un constat terrible: plus l’Etat français dépense l’argent public pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre, et plus elles augmentent. La stratégie prétend nous permettre de parvenir à une baisse de 75% en 2050 par rapport à 1990, avec pour objectif de limiter l’élévation de la température moyenne de la planète de 2°C maximum par rapport à la fin du 19ème siècle.
Quelle est la réalité ?
Les émissions sont en augmentation de 2015 à 2016, de 457 à 463 millions de tonnes équivalent CO2. Bien piètre résultat pour ce qu’on nous vend comme notre Stratégie bas carbone.
Les secteurs les plus émissifs ?
Les transports plus 6% par rapport à l’objectif. Le bâtiment, construction, entretien chauffage, plus 11%. L’agriculture plus 3%, essentiellement dû aux oxydes d’azote des engrais et au méthane émis par le bétail…
L’industrie à1% près, est dans ses objectifs et a diminué de 45% ses émissions depuis 1990.
La production ne représente que 11% des émissions de gaz à effet de serre, grâce au mix de production électrique dominé par le nucléaire et l’hydraulique.
On aurait pensé que l’essentiel de l’effort porterait donc sur les transports, le bâtiment, l’agriculture. Or, pas du tout ! C’est le secteur électrique qui concentre une grande partie des moyens... En 2016, 3,5 des 6,7 milliards dépensés ont été consacrés aux éoliennes et aux panneaux photovoltaïques.
En 2017, l’investissement s'est élevé à près de 9 milliards dont 5,6 pour ces deux modes de production certes très peu émetteurs de CO2 mais dont l’intermittence suppose des moyens de productions complémentaires, pour l’essentiel… du gaz. Le serpent se mord la queue.
Pour 2028, l'objectif est globalement la stabilité des émissions.
Si je résume, nos politiques dépensent un pognon de dingue dans un secteur dont ils n’attendent rien.
Si je peux dire cela autrement, on déguise en lutte contre le réchauffement une simple transformation de notre production électrique. Il est très abusif de nommer « politique climatique » la simple subvention massive des éoliennes et des panneaux photovoltaïques. Résultat pour le climat : nul ! On remplace des technologies bas carbone par d’autres technologies bas carbone. Un tour de passe-passe dont le climat se fiche.
Après de telles considérations, on est en droit de se demander si ces milliards ne seraient pas plus efficaces s’ils étaient consacrés à l’isolation des bâtiments, à améliorer les transports collectifs, ou à promouvoir une agriculture utilisant moins d’engrais azotés à l’origine de près de la moitié de ses émissions de GES.
Cette politique est celle du grand n’importe quoi. Quand on remplace les trains par des bus fonctionnant au gasoil qui font perdre 250 millions à la SNCF dont la filiale bus accumule les pertes, comment être crédible ?
Le discours d’aujourd’hui ne semble pas préparer un infléchissement significatif des politiques publiques, les rendre plus efficientes et compréhensibles par tous.
On se moque donc bien de nous!