La fracturation hydraulique poserait un risque pour les sources d'eau
La fracturation hydraulique, qui permet d'exploiter des gisements de gaz naturel, pourrait poser un risque pour les sources d'eau potable du fait de l'existence de conduits souterrains naturels, selon une étude publiée lundi 9 juillet aux Etats-Unis.
Les défenseurs de cette technique d'exploitation des gaz de schiste affirment qu'elle est sans danger pour les nappes phréatiques car les gisements gaziers se trouvent beaucoup plus bas dans le sol que les réserves en eau.
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Mais une étude de la salinité des eaux effectuée en Pennsylvanie, dans l'est des Etats-Unis, par des chercheurs de l'Université Duke conclut qu'il existe un lien entre les dépôts de gaz de schiste situés à 1 600 mètres de profondeur et les nappes phréatiques. "Des conduits naturels permettent au gaz et à la saumure de migrer en direction d'aquifères peu profonds", a indiqué l'université dans un communiqué.
POTENTIELLEMENT DANGEREUX
L'étude, publiée dans les Annales de l'Académie nationale des sciences (PNAS), a été réalisée sur la base de 426 prélèvements d'eau effectués dans le nord-est de la Pennsylvanie, à proximité d'un gisement schisteux baptisé Marcellus. Les chercheurs n'ont constaté aucune contamination provenant directement des activités de fracturation. Mais la présence de hauts niveau de salinité permet de conclure à l'existence de passages naturels potentiellement dangereux, selon les chercheurs.
"Cela pourrait signifier que des réserves d'eau potable du nord-est de la Pennsylvanie risquent d'être contaminées par des gaz s'échappant des puits d'exploitation des gaz de schiste", a déclaré le géochimiste Avner Vengosh, un des auteurs de l'étude.
La fracturation hydraulique consiste à injecter à très haute pression de grandes quantités d'eau avec du sable et des additifs chimiques afin de libérer le gaz prisonnier de la couche rocheuse. Cette technique est accusée par les écologistes de polluer les nappes phréatiques et l'air.