L'interventionnisme préélectoral de Sarkozy.
Il a mené pendant 5 ans une politique qui a conduit à un ensemble de désastres économiques. Le chômage a explosé pendant que les grands du CAC 40 empochaient des bénéfices faramineux. Tout au long de ces années sous le signe des promesses non tenues, les fermetures d'usines, les délocalisations nous étaient présentées comme inéluctables, fruits de la mondialisation et de la crise. Et puis miracle! Voila que depuis quelques jours, sur intervention du chef de l'état à chaque fois, des entreprises se voient proposer des sorties de crise. Des reprises miracle, des redémarrages d'activité. Lejaby, Photowatt, et maintenant la raffinerie Petroplus. Il y a peu, elle était condamnée, rien ne pouvait la sauver. Quelques jours après l'entrée en campagne du candidat Sarkozy, voila qu'une solution se fait jour, sortie d'on ne sait quelle manche. Shell, ancien propriétaire du site d'ailleurs, va remettre de l'argent au panier et relancer la raffinerie. POUR 6 MOIS! Ensuite? Qui vivra verra. Les élections seront passées, on trouvera bien des arguments pour justifier à nouveau une éventuelle fermeture. Je suis le premier à comprendre les gens qui travaillent dans ce site et qui voient ainsi leur ciel s’éclairer un peu. Mais cette solution sera-t-elle et surtout peut-elle être pérenne ? En France, le raffinage pétrolier est devenu surcapacitaire ce qui a entraîné la fermeture de nombreuses raffineries. Depuis 1978, c’est une douzaine de raffineries qui ont ainsi été fermées. Shell ne possède plus aucune raffinerie sur notre territoire et a même vendu 70% de ses stations en 2009. Que reviennent-ils faire dans cette galère ? On est bien obligés, dans ce monde du donnant donnant , de se demander ce qui a pu être négocié pour ce cadeau préélectoral ? Un rapport avec l’exploitation des gaz de schiste ? Avec les forages off shore envisagés au large de nos côtes ? Je reste persuadé (mais c’est mon mauvais esprit) que cette nouvelle, même si elle met du baume au cœur des employés de Petroplus aura un coût pour la collectivité que nous découvrirons après les élections.
En tout état de cause, cette manière de procéder, cette instrumentalisation de la détresse des ouvriers, ces « manigances » électorales sont insupportables. Se présenter en sauveur quand on est le principal agresseur, c’est, avouez-le, tout de même un peu fort non ?