Ils tuent nos anciens, aucun pardon!
«Les plus de 80 ans et les plus de 90 ans, on les laisse mourir à domicile avec leur médecin généraliste. Et les Ehpad, ce sont devenus de vrais mouroirs.» Parole de médecin !
Dans la start-up nation, qui nous ressasse les mêmes poncifs sur l’augmentation de l'espérance de vie pour justifier un attentat contre le système de retraites, ces mots ont un douloureux écho. Je lis en plus ce matin que dans les Ehpad précisément, on ne va plus soigner les malades du covid, on ne va plus les transporter aux urgences de l'hôpital, on va juste leur administrer un médicament pour qu'ils meurent au plus vite !
Nous en sommes là ! On va faire en sorte que les anciens partent et surtout n'encombrent pas les services d'urgence et de réanimation. Comment exprimer la colère que génère pareil choix. Colère est d'ailleurs un mot bien faible. Par incompétence, par positionnement idéologique, par choix politiques et économiques, par l'aveuglement obstiné de nos dirigeants depuis des décennies, notre pays choisit donc d'abandonner nos anciens dans la souffrance et la solitude ! Comment est-ce possible, comment pouvons-nous accepter cela, comment pouvons-nous ne pas nous révolter, prendre la rue, confinement ou pas, et coûte que coûte les balayer.
La France choisit donc de sacrifier sur l'hôtel du libéralisme meurtrier ses plus âgés, ses plus fragiles, tous ceux qui portent une si grande part de notre histoire, tous ceux qui pour beaucoup ont tellement donné à ce pays. Ils sont notre mémoire, nos racines, nous allons les laisser s'enfoncer dans le noir sans même un adieu décent, sans leur tenir la main, sans les remercier, leur offrir un dernier sourire, la chaleur d'une présence, sans pouvoir s'excuser de ne pouvoir les amener un peu plus loin encore dans la vie, à nos côtés !
Une société qui abandonne ainsi ses plus âgés est une société perdue. Dans ce délire du jeunisme, une société sans visages fripés, sans mains tremblantes, sans dos courbés, sans démarches hésitantes, sans ces voix qui tremblent en racontant la vie, ils nous imposent un monde froid et lisse, sans humanité, sans tendresse, sans passé, donc sans espoir.
De n'avoir pas su ou pas voulu construire un monde qui prévient, qui accompagne, qui soutient, qui écoute et qui protège, ils nous plongent dans une forme de barbarie fasciste et impitoyable.
Ils ont choisi de sacrifier les plus frêles, nous devons ne jamais oublier ni leur pardonner d'avoir ainsi sacrifié tous ces vieux rameaux qui ont porté tant de feuilles de fleurs et de fruits.
N'oublions jamais, ne pardonnons jamais, promettons-nous et promettons à ceux des nôtres qu'ils auront sacrifiés que nous demanderons des comptes et que nous le leur ferons payer !