Gaz et huiles de schiste : Nos responsables politiques sont-ils toujours aux manettes ?
Communiqué de presse publié le 20 novembre 2013 - 14:04 par Réseau Action Climat, Les Amis de la Terre France, Coordination eau Ile de France, Confédération Paysanne, Attac France, AITEC, and Agir pour l’environnement
Face aux lobbies, la voix politique est déjà restée bien faible dans la campagne juridico-médiatique lancée par Schuepbach pour abroger la loi Jacob et la précédente Ministre de l'écologie en a fait les frais.
La mobilisation citoyenne des collectifs contre les gaz et pétrole de schiste et contre les gaz de couche n'a pas faibli et a su se faire entendre à chaque étape d'un feuilleton qui s'est provisoirement conclu avec la non abrogation de la loi.
Aujourd'hui, le Minsitre de l'environnement Philippe Martin est sur le point de céder face à son administration qui prend position pour obéir au doigt et à l'œil aux injonctions juridiques de la société Hess Oil. La dite société qui, d'après un tout nouveau rapport sur la transparence des industries pétrolières de l'Investort Environemental Health Network (IEHN), se place parmi les plus opaque (en obtenant une note de 8/32). Le Ministre de l'environnement s'apprête en effet à signer la mutation de 7 permis devenus "illégaux" - puisqu'ils conservent dans leur dossier, la mention de l'utilisation de la fracturation hydraulique après le 13 juillet 2011 (loi Jacob).
Il est inacceptable que François Hollande annonce que tant qu'il est Président il n'y aura pas de fracturation hydraulique en France alors que, par crainte de perdre le soutien du monde pétrolier, Philippe Martin, accepte de signer la mutation de 7 permis sous peine de se faire condamner à verser des indemnités. Le Ministre de l'environnement sait pourtant très bien qu'il est légalement possible de demander un réexamen du dossier qui permettra de montrer son illégalité.
Ce grand écart politique serait-il un avant-goût de ce qui se prépare pour la conférence de l'ONU sur le climat en 2015 qui se déroulera à Paris ?
Déjà très silencieuse à Varsovie, la France œuvrerait-elle à ne pas prendre d'engagement contraignant pour une diminution des émissions de gaz à effet de serre, avec l'impérieuse nécessité de laisser les énergies fossiles, dont les gaz et pétrole de schiste, dans le sous-sol ?
Nos organisations demandent expressément à M. le Ministre Philippe Martin de ne pas céder aux pressions de la société Hess Oil et de ne pas signer ces arrêtés de mutations des 7 permis d'exploration de pétrole de schiste en région parisienne.
Paris, 20 novembre 2013