Gaz de schiste: Fuites et accidents sur les sites des USA


Alors que les lobbys sortent les crocs en France, alors que pas un jour ne se passe sans qu'une nouvelle déclaration ne vienne laisser entendre que les foreurs se préparent à attaquer leurs travaux sur notre territoire, cet article traduit par mes soins qui donne des arguments aux opposants.

 

L'original.

 


 

 

Ma traduction:

 

On a recensé 6000 fuites et autres « incidents » sur des sites d’extraction de pétrole et de gaz en 2012.

Cela fait une moyenne de 16 fuites par jour, en augmentation significative depuis 2010. Sur les 12 états dans lesquels des données sont disponibles, les fuites sont en augmentation de 17%.

Dans le même temps, l’activité de forage augmentait de 40%.

L’an dernier, ce sont quelques 60 millions de litres d’huile, de liquides de fracturation, d’eaux polluées et autres liquides qui se sont échappés des sites de forage.

C’est plus que le volume de pétrole qui s’est échappé des soutes de l’Exxon Valdez en 1989.

Et encore cette estimation est certainement en-dessous de la réalité car dans les rapports d’activité des états à forte activité de forage comme le Colorado, l’Oklahoma, la Pennsylvanie, Les volumes des fuites sont exclus. Ne sont pas prise en compte non plus les fuites dans les pipelines  ni dans les puits offshore. Les compagnies assurent qu’au moins un tiers des fuites est récupéré.

Wilma Subra, scientifique spécialiste de l’environnement qui contrôle l’industrie du gaz et du patrole affirme que la fréquence des fuites montre que les compagnies ne font pas d’efforts suffisants pour les stopper. Ces mêmes compagnies qui d’après elle admettent que ça arrive « tout le temps ».

Les gens qui vivent au milieu de ces champs d’exploitation disent que ces négligences les inquiètent, non seulement à cause des dommages environnementaux, mais également en ce qui concerne leur santé et leur sécurité.

Chaque incident vous fait regretter que les puits soient si près des habitations.

Kristen Mesker et son mari qui possèdent un Ranch dans le gisement de Bakken on vu une pâutre et un marécage détruits par une fuite d’eau chaude. Une de leur vache est morte en tombant dans un puits  abandonné.

Kristi Mogen affirme que la santé de sa famille est affectée. Une de ses filles a eu des saignements de nez pendant plusieurs jours après une explosion qui a provoqué un nuage de produits chimiques à 2 miles de leur maison. Un examen médical après cet incident a montré qu’elle et son mari avaient un taux d’oxygène dans le sang abaissé.

On se sent abaldonnés dit Mogen qui s’est rendue cette année à Washington pour presser le congrès de voter une réglementation plus forte de l’activité de forage ». Cela ne concerne ps que nous, cela se passe partout aux Etats Unis » dit-elle.

Cette carte montre le détail des fuites recensées dans divers états. Carte réalisée par Andrew Holmes d’après des données disponibles dans des documents fédéraux.

Les compagnies assurent qu’elles ont dans l’ensemble un bon bilan sur le plan de la sécurité et de la protection de l’environnement.

Nous prenons la sécurité au sérieux. C’est la première de nos priorités. « Au fil des ans, compte tenu de la nature des exploitations, il y a des risques associés. Mais nous avons un excellent bilan. »

Un porte parole d’API a évoqué une étude de 2009 qui a montré que la moyenne des fuites au USA a baissé de plus de 75% depuis la fin des années 60. Mais il se réfère à des données fédérales et non pas des données d’état. Le rapport montre que cette baisse est réelle en offshore alors que les fuites ont augmenté fortement à l’intérieur des terres.

Gérard souligne la création d’emplois et autres bénéfices économiques grâce au boom du gaz. Drovdal reconnaît que l’équilibre est difficile. Il reconnaît « qu’en tant que propriétaire terrien, il est conscient des dommages causés à la terre. En tant que chef d’entreprise, les contrôles sont légers ».

Différents types de fuites

 

Dans le « déversement Newfield », il ya eu une défaillance mécanique du tubage de puits. Le tuyau de forage expulsé hors du trou comme une balle s’est logé dans la tour de forage. Il s’en est suivi une pulvérisation de brouillard toxique dans le vent.

Le porte-parole Newfield Keith Schmidt a déclaré que le déversement a été presque entièrement maîtrisé, et les responsables de l'entreprise "ne prévoient aucun impact durable sur la santé humaine."

C’était l'un des accidents les plus spectaculaires l'an dernier, mais avec 200 000 litres d'huile, 120 000 litres d'eaux usées salées et 57 000 mètres cubes de gaz, il était loin d'être le plus important.

Plus de 300.000 litres de pétrole, d'eau et de produits chimiques déversés à partir d'un puits de  Oil & Gas Corp, en Oklahoma, en Avril 2012.

Les incidents moins dramatiques sont beaucoup plus fréquents. Débordements de réservoirs. Dégâts provoqués par la foudre. Vannes oubliées ouvertes.

Le contenu de certains réservoirs peut s'infiltrer dans les eaux souterraines pendant des années avant qu’on ne s’en aperçoive. C'est ce qui a été constaté l'an dernier sur un vieux puits à proximité d'un fossé d'irrigation et le réservoir extérieur Greeley, des tests ont montré que la nappe phréatique présentait un taux de benzène  300 fois supérieur à la norme.

Anadarko Petroleum Corp doit a une longue tradition de pollution des vieux puits dans le domaine de Salt Creek près de Casper, dans le Wyoming. La société a enregistré environ 50 déversements dans les champs en 2012.

Tous les déversements ne sont pas accidentels. Les  Foreurs ont signalé des actes de vandalisme sur 21 sites du Colorado en 2012. Les fonctionnaires de l'Etat se rendent compte que les camionneurs payés pour transporter les eaux usées de forage saumâtre sur des sites de traitement officiels les vident parfois en pleine nature.

Près de Walden, dans le Colorado, l'année dernière, une femme a déclaré avoir vu un transporteur de déchets ouvrir les vannes de ses réservoirs. Elle a suivi son camion jusqu'à une station d’essence, laissant une traînée d’eaux usées de forage nauséabonde sur la route de comté.

En été dernier, en Arkansas, les fonctionnaires ont découvert au moins 32 cas de transporteurs d'eau usée vidant leurs camions dans les bois près des puits.

Qui répand le plus? Difficile à dire

Le Dakota du Nord a eu le plus grand nombre de déversements l’année dernière, avec 1129 cas, et l'un de ses principaux producteurs, Continental Resources Inc., est la société qui détient le record.

Mais les responsables de l'industrie disent que c'est probablement parce que les entreprises dans le Dakota du Nord doivent déclarer les déversements plus que dans les autres Etats. Dans le Dakota du Nord, ils doivent signaler tout déversement de plus de 1 baril (42 gallons). Au Texas, le seuil est de cinq barils. Et dans l'Oklahoma et le Montana, c'est 10 barils.

Les dossiers indiquent que sur 233 déversements de Continental en 2012, au moins 90 étaient des moins de cinq barils.

Continental, qui a retenu l’attention en 2012, lorsque son PDG et fondateur Harold Hamm était conseiller auprès du candidat républicain Mitt Romney, a adopté une politique «aucun déversement», axé sur l'information, la réduction des déversements et, finalement, l'élimination. Il a également formé des équipes de lutte contre les déversements afin d'examiner les incidents et de mettre en œuvre des solutions.

Les puits et les emplacements sont gérés par une foule d'entrepreneurs, et Continental fait en sorte d’évaluer la performance environnementale des entreprises.

Le plus grand déversement de Continental eut lieu en mai 2012 dans le Dakota du Nord. Hampton 1-2H a ainsi déversé environ 80.000 litres d'eau polluée. Aucune mesure n'a été prise, car l’eau a été contenue sur le site.

Les fonctionnaires du Dakota du Nord ont souligné que près de 80 pour cent des déversements dans l'état l’étaient à l'emplacement du puits. «C'est une chose importante», a déclaré Alison Ritter, porte-parole du Département d'Etat des Ressources minérales. "Si un déversement est contenue sur le site, la dégradation de l'environnement va être beaucoup moins sévère."

Les sociétés de l’Utah ont indiqué que 78 pour cent des déversements ont été contenus. Dans le Colorado, le chiffre était inférieur de 38 pour cent. Occidental Petroleum est la société qui a eu le deuxième plus grand nombre de déversements, avec 207, suivie par BP PLC avec 190, XTO et Exxon Mobil avec un total de 172, et COG exploitation avec 122.

Le porte-parole d’Occidental Eric Moïse a dit que les déversements de la société ont chuté de façon spectaculaire au cours des quatre dernières années. Le volume net de pétrole brut et de condensats  a chuté de 80 pour cent, a-t-il dit.

«La prévention des rejets de pétrole brut est une priorité dans nos activités», a déclaré Moses.

Le porte-parole d'Exxon Patrick McGinn dit que la compagnie dispose de systèmes et de formation en place pour prévenir les déversements sophistiqués. Il a dit que la plupart de ses déversements étaient de l’ eau produite lors des opérations. Le reste, dit-il, «étaient de petite taille, et pratiquement tous ont eu lieu au sein des systèmes de confinement secondaire sans impact sur l'environnement."

Subra, cependant, reste sceptique. Elle doute que les déversements soient « contenus » aussi souvent que l’affirment les représentants de l'industrie, et note que les organismes d'État comptent sur les entreprises pour l'auto-évaluation de leurs déversements.

«Vous dites toujours qu'elle a été contenue", a déclaré Subra. "Si vous disiez le contraire, vous devriez répondre à beaucoup de questions. La meilleure chose à dire pour vous, c'est qu'elle a été contenue."

 

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09/07/2013
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