En 2017, je ne voterai pas Hollande, mais certainement pas Sarkozy et encore moins Le Pen…
e dilemme est de taille. Quoi faire donc ? Aller à la pêche ? Voter, c’est se rendre complice des décisions catastrophiques que prendra l’élu avec la légitimité liée au suffrage universel, ne pas voter, c’est laisser le choix des autres peser sur votre vie. On est coincé.
C’est ce que j’appelle l’illusion démocratique. Et dans l’illusion, ils sont forts ! Ils parviennent même à nous faire croire que les primaires (de gauche comme de droite) seraient le summum de la démocratie. Alors qu’en fait, ce n’est qu’une petite manœuvre qui, tout en satisfaisant les égos, permet de donner un parfum de légitimité aux candidats et par voie de conséquence à l’élu.
Nous savons bien que tout ça n’est qu’illusion ! Nous savons bien que le système de pouvoir français est profondément antidémocratique. Une fois élus, les dirigeants ne sont plus la voix du peuple, mais deviennent les « chargés de missions » du grand capital.
Tout n'est qu'illusion. Quel que soit le candidat choisi, on peut être sûr que, s’il est élu, il fera le contraire de ce qu’il a promis. Et puis, ce n’est pas une primaire ouverte qui conférera un caractère authentiquement démocratique à une institution d’inspiration profondément bonapartiste. En France, le pouvoir du président n’est limité par aucun contre-pouvoir réel, surtout depuis que la réforme constitutionnelle, qui a ramené la durée du mandat de sept à cinq ans, a pratiquement mis le président à l’abri du risque de «cohabitation».
La démocratie représentative a montré ses limites, elle est morte. Nous ne sommes plus représentés, nous donnons juste pouvoir à des politiciens aux ordres…
Souvenons-nous que lorsque la France exprime son refus dans un référendum, le pouvoir contourne cette volonté populaire. Les glissements autoritaires des pouvoirs ne sont pas plus rassurants.
Je suis également inquiet de la désolante médiocrité des élites qui se présentent à nos suffrages. Que ce soit la France où on revoit les mêmes clowns depuis des décennies, ou les USA où le candidat Trump place le débat politique au plus profond du caniveau.
Quel que soit donc le candidat qui me sera présenté, je ne pourrai trancher.
Alors, je crois que pour donner du poids à la volonté populaire, il faut exprimer fortement le rejet définitif de cette classe politique en mettant l’année qui nous reste à lancer une vaste campagne de boycott de l’élection. Un boycott destiné à délégitimer la forme actuelle du pouvoir. Un boycott qui aille au-delà de la simple absence dans les isoloirs mais qui trouve les moyens de regrouper les abstentionnistes sous une forme qui reste à déterminer. Un boycott pour dire que nous ne voulons plus de cette structure de pouvoir. Un boycott qui ouvre le débat sur une transformation en profondeur, qui propose une transformation radicale de l’organisation politique et sociale de ce pays. Un boycott qui affirme que le peuple ne veut plus être représenté mais devenir partie prenante des décisions qui influent sur son existence. Redevenir acteurs de notre avenir. Les mouvements actuels (nuitdehors par exemple) peuvent devenir le germe de cette prise de conscience et un premier pas vers une « abstention active ».