es CRS et leurs familles visés par des lettres de menaces : "Il y a un sentiment de peur" …

On lit ça et on se questionne... Réagir ou se taire ?

Le sujet est suffisamment grave pour qu'on se refuse à ne pas émettre une opinion. Seulement voilà : dans ce beau pays de France, une opinion, si elle n'est pas conforme à celle du pouvoir, peut vous conduire en garde à vue ou devant un tribunal... Dans le meilleur des cas.

Mais c'est plus fort que moi, je vais essayer de dire quand même.

Donc, maintenant, ça va être « désormais ce sera œil pour œil » comme l'indiquent des messages parvenus au domicile de certains CRS impliqués dans les manifestations.

Je l'avais écrit il y a quelque temps, je pensais, sans pour autant m'en réjouir, que les exactions policières, même si le pouvoir et ses soutiens les nient, finiraient par générer tellement de haine qu'un jour elles déborderaient et certains pourraient en arriver à envisager la vengeance.

Car voyez-vous, Castaner a beau aujourd'hui s'étouffer en condamnant ces menaces, il n'a jamais ni condamné les débordements chez les FDO ni exprimé le moindre regret aux blessés ni à leurs familles. S'est donc installée dans le pays, le sentiment, confirmé par les faits, que la police agissait en toute liberté, pouvait se rendre coupable de toutes les violences, et que le peuple devait subir et se taire. Toute puissance et impunité.

Seulement voilà. Ils sont allés trop loin.

Car tout de même, les manifestants éborgnés, blessés, les mains arrachées, les placements en garde à vue, les inculpations, les peines de prison ferme, les femmes traînées par les cheveux dans les rues, deux morts, les journalistes mis dans l'impossibilité de faire leur travail, les manipulations de l'information, les propos insupportables tenus par ministres et forces de l'ordre... La liste est encore longue,,, Pas de quoi générer une profonde colère ?

Qu'on donc les gens pour obtenir justice ? Comment empêcher cette dérive autoritaire d'un pouvoir  aux abois? Comment remettre dans le cadre strictement républicain une police en roue libre ?

Les gens ont subi, les FDO se sont réjoui, le pouvoir se retranche derrière elles... Et il faudrait ne rien dire et ne rien faire ? Un peuple soumis et résigné, voilà ce qu'ils souhaitent !

Alors, quand un grand nombre de manifestants potentiels avouent ne pas descendre dans la rue par peur des blessures, comment s'étonner que certains franchissent la ligne jaune et souhaitent que la peur passe dans l'autre camp... Les dénégations de Castaner, l'arrogance des forces de l'ordre sur le terrain, les provocations, tout cela a sans doute conduit à cette volonté de mettre mal à l'aise ceux qui sont responsables d'autant de brutalités et de vies brisés.

Je le redis, je ne justifie rien, je dis juste que c'était prévisible et que nous vivons une forme de guerre civile avec un pouvoir prêt à tout pour se maintenir au profit de ses commanditaires, que certains ne supportent plus ce qu'ils vivent et veulent renvoyer ainsi à César ce qui est venu de César !