Mali: 13 morts et des questions en suspens!


13 militaires français sont morts au Mali, l'information ne vous aura certainement pas échappé.

 

On a depuis eu droit à un grand nombres d'hommages, et là ça n'a posé de problèmes de conscience à personne, on peut le comprendre. Certains ont bien tenté de faire émerger une autre vision de l’événement et de la manière de l'analyser, mais les fausses notes ont vite été étouffées.

Pourtant, la relation qu'en ont faite les autorités aurait pu gêner certains et laisser un peu de place pour d'autres théories, certaines absurdes, d'autres qui auraient peut-être demandé à être prises en compte!

 

Et puis sont arrivées les caricatures de Charlie. Fidèles à leur habitude, ils ont frappé très fort. En caricaturant des affiches de promotion pour le recrutement dans l'armée de terre, ils ont provoqué des réactions virulentes. La hiérarchie de l'armée de terre s'en est même mêlée.

 

Je ne nierai absolument pas le caractère dramatique et douloureux de cet événement. Mais je m'étonnerai tout de même de voir une fois de plus, tous ces gens qui ont "été Charlie" après l'attentat islamique, se rejoindre aujourd'hui pour contester la liberté d'expression d'un journal satirique. Car c'est bien de cela dont il s'agit. Il y aurait donc des sujets tabous pour la satire, la critique, la dérision, l'opposition? La satire ne peut se plier à des règles de bienséance. Sinon, le "oui mais" va tuer toute velléité de voir les événements avec d'autres yeux, les sommenter avec d'autres mots, les analyser avec d'autres critères que ceux officiellement retenus. Rien ni personne ne peut demander à être exclu des "victimes" potentielles des caricaturistes. La seule opposition recevable est simplement de ne pas lire ou ne pas regarder.

Chacun connaît Charlie, personne ne peut être surpris d'une position antimilitariste et un tantinet violente et irrespectueuse.

Et je vais même me permettre de dire que ces dernières caricatures, pour qui aura bien voulu les lire sans en rester au premier degré, posent une question que la classe politique et médiatique dans leur ensemble évitent soigneusement.

 

Quel sens a donc la mort de ces soldats?

 

Parce que, héros tombés pour la France, je veux bien, mais n'est-ce pas un peu vite dit, et est-ce si certain?

 

Ne peut-on s'interroger sur la présence française sur ces terres d'Afrique? Ne peut-on s'interroger sur le fait que nous y soyons seuls? Ne peut-on s'interroger sur les maigres "succès" remportés contre le terrorisme par nos troupes? Ne peut-on s'interroger sur une présence dénoncée par une part importante de la population locale, sur la détestation de la France qui s'exprime dans beaucoup d'endroits? Et si on ose aller un peu plus loin encore, ne peut-on s'interroger sur ce qui motive réellement notre présence là-bas, car le terrorisme parfois a bon dos! Ne peut-on s'interroger sur l'or et l'uranium du Mali et du Niger qui peut-être comptent plus pour nous que les populations autochtones et les terroristes. Nos soldats sont-ils vraiment là-bas pour nous protéger de l'invasion islamique toujours annoncée, ou pour protéger les intérêts de quelques multinationales et assurer notre approvisionnement en uranium dont nous sommes tellement et dangereusement dépendants?

 

Si soulever ces problèmes doit passer par quelques caricatures, pourquoi pas. Je ne trouve rien à redire au fait d'estimer qu'il est révoltant d'exposer nos militaires pour des causes non avouées, et qu'aucune forme de respect obligatoire ne doit nous dispenser de nous interroger.

 

Ceux qui décident ne sont pas ceux qui tombent. Le leur rappeler peut être utile.

 



01/12/2019
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