C’est la violence.
J’avais ressorti le texte depuis quelques jours mais je me demandais s’il pourrait suffisamment montrer le lien qui existe avec la situation actuelle générée par les forces dominant notre monde.
Mais aujourd’hui, que nos médias objectifs en soient loués, et même achetés, ils nous révèlent des violences horribles : vitrines cassées et un monument tagué ! Atroce ! N’est-ce pas ? Ils sont de dignes successeurs dans la lignée médiatique. Peut-être que la fin sans parole pourrait être comblée par les faits actuels…
Certains événements évoqués peuvent avoir échappé à la mémoire, ou être inconnus des plus jeunes qui devraient pouvoir les découvrir sur internet. « Le drame du Heysel » --finale de foot mortelle--, la « catastrophe de Bhopal » --des milliers de morts que l’entreprise voulait indemniser à l’époque 400 dollars par corps--, les pluies diluviennes en Colombie où une fillette agonisante était coincée sous les éboulements mais si aucun moyen de sauvetage n’avait pu être déployé…une caméra était là ! pour de « poignantes images » de télé !
attention, patientez une trentaine de secondes...
e nos « unes » en gras papier
Elle coule comme un pompier
Qui aurait pris, prenant son pied
La chaude lance
La fillette sodomisée
Les retraités terrorisés
Les épiciers dévalisés
C’est la violence
Terrorisme et détournement
Hold-up, sexe et enlèvement
Du sang, du viol, des hurlements
C’est la romance
Les médias en tirent du fric
Tout en excitant le public
Pour qu’on réclame plus de flics
Sur chaque branche
Drogués, voleurs, flics ou putains
On trouve partout des gens bien
Mais on en cherchait ce matin
Dans la finance
Et les politichiens aboient
« Haro » de leur langue en faux-bois
Putois qui joueraient du hautbois
Pour être oie blanche
Mais les jeunes qui vont cœur nu
Fleurir l’avenir inconnu
En plantant leur seringue aux nues
C’est pathétique
Rayer d’un trait, aux digestifs
Mille vies de ses effectifs
Ce n’est rien qu’un impératif
Economique
Faire courir des footballeurs
Dans les tripes des spectateurs
« Pour ne pas qu’il y ait de heurts »
C’est pragmatique
Des peuples, leur faim à la main
Encore un peu plus morts demain
Qui voient passer leur(s) vache(s) en train
C’est les affaires
Leurs enfants qui n’ont jamais bu
Notre lait qu’on jette au rebut
Non, ce n’est pas du père Ubu
C’est du commerce
A Bhopal, deux, trois mille morts
Couchés sous les vents du remords
Coûtant quelques dollars par corps
C’est une perte
Le métallo sans garde-corps
Qui, pour la gagner, lâche à bord
Sa vie en flaque dans le port
C’est la malchance
Les misères-porteuses qui
Louent leur ventre à forfait ce qui
Semble plus noble que leur cul
C’est chère enfance
Et la Colombie de la mort
Qu’on fait planer comme un condor
Des heures sur un râle en or
C’est…de la patience
Ces mots trempés dans l’encrier
Noir de la vie, sale à crier
S’ils font certains se récrier
Condoléances
Ce texte tacheté de sons
Ne vise en aucune façon
L’europognon de la chanson
C’est une chance
Et s’il indignait les cagots
Les moralistes en lingots
Ce serait là, tas de bigots
Honneur immense