Billet d'humeur: présentation de la réforme des retraites
'ai essayé. J'ai fait l'effort. L'exigence de l'honnêteté intellectuelle qui empêche de parler de ce qu'on n'a pas lu ou entendu, m'a poussé ce matin à faire l'inconcevable... Ecouter le premier sinistre nous vanter les mérites de sa très attendue réforme des régimes de retraites.
Et bien, je n'ai pas été déçu. J'allume a radio, on me dit que le premier ministre va s'exprimer, je tends donc l'oreille.
Dès les premiers mots, je sais que je n'irai pas au bout du discours ! Depuis l'élection de macron, ils nous ont habitué à tout, et surtout au pire ! Mais là, franchement, les premiers mots m'ont fait changer de planète ! Ils osent vraiment tout, et c'est bien à ça qu'on les reconnaît.
Franchement oser présenter cette scandaleuse réforme en faisant référence au Conseil National de la Résistance, il fallait oser. Dire que cette réforme sera dans la droite ligne de ce qui avait été fait en 1945, quelle infamie, prétendre que cette réforme gardera la philosophie du CNR en s'appuyant sur l'égalité, l'équité et le refus de l'argent roi, quelle insulte faite à notre histoire et à ceux qui en ont été les acteurs en un temps où une France ruinée et exsangue pensait justice sociale et solidarité.
Il n'en fallait pas plus pour que j'en reste là et cesse de me polluer les oreilles et de perdre mon temps. La colère était suffisante, je ne pouvais en écouter plus.
Comment admettre en effet d'être à ce point déconsidérés, pris pour de pauvres abrutis incapables de comprendre, auxquels on tente de faire avaler des pilules toujours plus amères en leur faisant croire qu'elles sont pour leur bien.
C'en est assez.
Je lis ce soir que le gouvernement ne reculera en fait sur rien, mettra en place ce qui avait été annoncé et habilement distillé ces derniers jours. Un hold-up de 150 milliards, la porte ouverte aux fonds de pension, la baisse à venir des pensions, et un allongement conséquent de la durée de cotisation. Il est significatif de constater que le premier, et à l'heure où j'écris le seul, commentaire positif provient du medef, que la CFDT voit rouge ce soir... C'est dire.
Le premier sinistre par contre, n'aura pas omis de conclure en précisant que compte tenu de la qualité du projet proposé, il ne voyait plus de justification aux mouvements sociaux en cours. Bien voyons.
Alors, pour terminer ce bref propos, je dirai juste qu'en fait, sont épargnés ceux qui tiennent ce pouvoir en place, mais qu'en guise de nouveau pacte social, nous assistons à la mise à sac de ce qui a protégé les français depuis 1945.
Donc, chers amis, si vous acceptez de dire dans quelques années, que gardant vos avantages, vous avez abandonné vos enfants à la misère annoncée en restant immobiles et silencieux, libre à vous !
Voila pourquoi, je crois qu'il n'est pas d'autre voix possible que celle de la révolte.
Ce n'est qu'un début, continuons...