Au loup! Quand José Bové s'égare.
La dernière déclaration de José Bové a causé une véritable déferlante. Pro et anti Bové s’en donnent à cœur joie. L’homme ne laissant personne indifférent, les réactions sont des plus virulentes.
Un petit rappel des propos en question.
José Beauvais a déclaré :
"Pour moi, les choses sont claires : si le loup risque d'attaquer un troupeau, la meilleure façon de faire, c'est de prendre le fusil et de tirer. On ne peut pas dormir la nuit avec la menace du loup. Ce qui se passe dans les Alpes est absolument intenable pour les éleveurs et si cette menace risque d'arriver ici dans les Cévennes, ça va être intenable encore. Donc je ne crois pas qu'au nom de la biodiversité, on doit tout accepter. Est-ce qu'on veut qu'il y ait encore des paysans, des bergers ?"
En présence d’une pareille déclaration, n’est-il pas possible d’adopter une posture résolument équilibrée.
Qu’on aime l’homme ou pas, force est de reconnaître que nombre de ces interventions passées ont eu l’immense mérite d’attirer l’attention du public sur un grand nombre de problèmes potentiellement dangereux pour nous humains. Le lanceur d’alerte, l’homme qui permet de mettre en lumière ce qui se trame dans l’ombre est éminemment « utile et efficace ».
Mais, cela ne justifie nullement cette dernière prise de position. En sa qualité de député européen, son appel à enfreindre la loi est inacceptable. Son argument est intenable. Elargi à l’ensemble de la planète, il justifierait les pires excès et les pires exactions !
Suis-je autorisé à éliminer les tourterelles qui détruisent mes plates bandes, abattre le chevreuil qui « taille » certaines de mes haies, pouvons envisager d’éliminer jusqu’au dernier les tigres qui attaquent les paysans indiens, précipiter la disparition des éléphants et des lions pour permettre le développement de l’agriculture africaine… J’arrête là ! Chacun aura compris… Nombre de pays s’accommodent parfaitement de la cohabitation des hommes et de la nature. S’ils y arrivent, pourquoi n’en sommes-nous pas capables. Plutôt que de déclarer ouverte la chasse au loup, mieux vaudrait chercher les moyens matériels et humains pour permettre une vie commune plus sereine.
Je dis donc que Monsieur Bové a commis une erreur avec cette déclaration et qu’il se grandirait de le reconnaître, que ses défenseurs devraient apprendre à critiquer « l’idole » quand c’est nécessaire, que ses détracteurs seraient bien inspirés de ne pas noircir le tableau à l’extrême pour de simples raisons de doctrine.