Yémen
ous ces petits squelettes qui errent
Entre sable et obscurité
Leurs yeux agrandis par tant d'horreur
Leurs bouches déformées d'avoir tant crié
Et le silence comme réponse
Silence odieux des nations
Silence de tous ceux qui commercent avec les assassins
Le bruit et la fureur des bombes
Le ciel griffé par les avions
La douleur comme quotidien
La souffrance comme avenir
Les hurlements des enfants se perdent dans les sables
Les traces de pas s'effacent dans l'indifférence
Ils sont trop loin
Ils sont trop noirs
Trop pauvres
Trop petits
Trop seuls
Trop étrangers à ce qui nous préoccupe
Le nez collé à nos vitres embuées de suffisance
Nous ne voyons pas
Que notre monde périt où commence leur calvaire