Une 02/11/2017
Le Portugal réussit là où Bruxelles voudrait l'enfoncer!
e Portugal a réduit son déficit à 2,1% en 2016 et devrait le ramener à 1,5% cette année. La France, elle, a abaissé péniblement son déficit à 3,3% en 2016 et table sur 3,2% cette année quand elle s'est engagée à atteindre... 2,8%. L'Espagne est encore à 4,5%.
Depuis novembre 2015, c’est un gouvernement socialiste qui est au pouvoir au Portugal, soutenu et poussé par une union des gauches, composée du Parti communiste portugais, des écologistes, et du "Bloco de esquerda", le bloc de gauche (gauche radicale).
Les choix économiques et sociaux de ce gouvernement se sont portés sur une politique clairement anti-austéritaire et antinomique avec celle pratiquée par le gouvernement précédent, de droite, qui avait gelé le salaire minimum et les pensions de retraites, augmenté les impôts, et réduit les aides publiques. Ce qui n'avait pas permis de réduire le déficit budgétaire ni le chômage significativement, mais avait fait exploser la précarité et la pauvreté dans le pays.
Le gouvernement du nouveau premier ministre, António Costa, depuis 2 ans, a donc appliqué des réformes en parfaite opposition avec la politique précédemment menée et avec les préconisations de Bruxelles..
Le salaire minimum a été augmenté en 2016 puis de nouveau en 2017, en échange de baisses de cotisations pour les employeurs, de 23% à 22%. Puis des mesures économiques à vocation sociale — mais aussi de relance du pouvoir d'achat — ont été prises : augmentation des retraites et des allocations familiales, renforcements du droit du travail, baisses des impôts pour les salariés les plus modestes, arrêt des privatisations de services et d'infrastructures publics, programme de lutte contre la précarité. Il est aussi prévu de supprimer les coupes dans les revenus des fonctionnaires et de ramener leur temps de travail à 35 heures par semaine.
Uniquement l'inverse de ce que voulait imposer la commission!
Le chômage se situait à 14,4% en 2014, plus de 16% en 2013, puis s'était stabilisé en 2015 à 12,2%. En 2016, une nouvelle décrue l'a fait parvenir à 11,1%, et en 2017, le chômage est à 8,8% au deuxième trimestre, ce qui laisse envisager, selon les spécialistes, un taux pour de 9,4% pour l'année entière. Un chômage potentiellement inférieur à celui de la France. Les projections actuelles des instituts tablent sur un chômage portugais à 7% en 2019, le plus bas depuis 2004.
La progression de la croissance du PIB, est évaluée pour 2017 à 2,5%, contre 1,9% pour la zone euro et seulement 1,5% pour la France.
Même Moscovici a été obligé de reconnaître ces améliorations.
Le Portugal a démontré depuis 2 ans, qu'une politique inverse aux politiques austéritaires pouvait fonctionner. Notre macronsident devrait s'en inspirer...
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