“trop de stèles au cimetière des grands reporters” selon RSF.
'info, nous la voyons au travers de trop nombreux passeurs de soupe, de spécialistes de l'info spectacle, du direct voyeur, de l'immédiateté, du superficiel, de l'info minima.
Des passeurs de soupe dis-je, accompagnés de chroniqueurs inamovibles qui ne courent d'autre danger que d'être un jour étranglés par une écharpe rouge par exemple...
Et puis, il y a les journalistes, les vrais, les reporters qui arpentent le monde pour que nous sachions quelle est la réalité, dans toute sa brutalité, dans toute son horreur souvent.
Ceux-là, peu en connaissent les noms. Ils sont sur le terrain, là où les balles sifflent, où la haine se déchaîne. Ils n'ont d'autre but que de dire la vérité.
Et puis, souvent, trop souvent, ils tombent. Jamais dans les projecteurs, ils disparaissent sans que grand monde ne s'en inquiète ni ne s'en offusque.
Alors, bien modestement, je voudrais rendre un hommage à ces femmes et ces hommes qui inlassablement, à grand coup de courage, nous disent le monde et nous permettent de comprendre.
l y a vraiment trop de stèles au cimetière des grands reporters morts sur le terrain dans l’exercice de leur métier, déplore Christophe Deloire, secrétaire général de RSF.
Patrick Bourrat au Koweït, Jean Hélène en Côte d’Ivoire,
Rémi Ochlik et Olivier Voisin en Syrie,
Ghislaine Dupont et Claude Verlon au Mali,
Camille Lepage en République Centrafricaine,
Bakhtiyar Haddad, Stéphan Villeneuve
et Véronique Robert en Irak, pour ne citer que les plus proches...
La communauté des grands reporters n’a pas fini de panser ses blessures, que son sang coule à nouveau. Le décès de Véronique Robert ajoute à la tristesse de tous ceux qui sont attachés au grand reportage et qui croient que c’est le rôle et l’honneur des journalistes d’être les témoins des tragédies humaines.”