Transition énergétique : le coup de force du Medef
La huitième séance plénière du Conseil national du débat national sur la transition énergétique aura montré, cet après-midi, que l’heure n’est pas encore au consensus entre syndicats, patronat et associations environnementales, loin de là. Publiée sur le site internet du Débat national en préambule de cette nouvelle réunion, la synthèse présentant les « priorités » issues des longues heures de discussion des sept groupes de travail a été vivement critiquée, dans la coulisse, par le Medef, qui en a demandé -et obtenu- le retrait. Dans une note de quatre pages que « Les Echos » se sont procurés, l’organisation patronale jugeait le document « inacceptable ». Ce document, qui listait six priorités (rénovation énergétique, réduction de l’impact des transports, financement...) en faisant le décompte du nombre d’organisations y étant favorables, évoquait notamment en « priorité numéro deux » la « mise en place d’une fiscalité environnementale, en particulier d’une contribution climat-énergie ». Un casus belli pour le Medef. « Le rapport se prétend consensuel alors qu’il bâtit sa synthèse sur une comptabilité absurde des opinions exprimées par organisation », critique la note du Medef, qui estime que le secrétariat général du débat remet ainsi en cause « les règles élémentaires de représentativité et le principe de la gouvernance par collège ». Le rapport « présente comme consensuelles des mesures qui le sont pas » et « omet d’intégrer certaines mesures consensuelles », critique l’organisation. « La méthode de restitution retenue par le Secrétariat général pour cet exercice pose un grave problème d’objectivité », cingle le Medef.
Résultat, le document litigieux a disparu, dans l’après-midi, du site internet du débat et n’a pas été présenté en séance. « Le document était loin d’être parfait, mais cela devait être dit dans un débat ouvert, pas dans des négociations de couloirs. Ce n’est pas le débat démocratique qu’on veut », critique Mathieu Orphelin, de la Fondation Nicolas Hulot. « Ce qu’on nous propose aujourd’hui c’est un Grenelle un peu amoindri. (...) On oublie le long terme, ce qui était la demande d’entrée du Medef », a jugé de son côté Maryse Arditi, de l’ONG France Nature Environnement.
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