Tout ça pour ça, le recul de Hollande
lors qu’à entendre le président, la France n’aurait jamais été aussi menacée par le terrorisme qu’aujourd’hui, le gouvernement et la classe politique ont été mobilisés depuis 4 mois pour débattre de la déchéance de nationalité et l’inscription de l’état d’urgence dans la constitution. On croit rêver. Pour ce qui est de l’inscription de l’état d’urgence, en effet, qui peut croire qu’elle apporterait plus que la situation actuelle ? A moins d’arrière-pensées que je n’ose envisager.
Quant à la déchéance de nationalité, quelle foutaise. Qui peut croire que ce soit là une mesure susceptible de lutter contre le terrorisme… Il ne faudrait tout de même pas nous prendre pour des imbéciles. Il me semble que tous nos zélés politiciens auraient pu utiliser leur précieux temps pour des mesures plus significatives... Et efficaces!
Que reste-t-il donc de ce pseudo-débat ? L’impression désagréable d’une classe politique déconnectée des réalités, et un président dont je ne peux m’empêcher de penser qu’il a effectué là une basse manœuvre politicienne.
Ses déclarations avant les attentats, rapportées par "le Monde", sont à cet égard intéressantes. D'après le journal, Hollande aurait tenu ces propos:
"Si on est, sur ces sujets-là, dans une surenchère avec la droite, c’est comme dire : 'Bon finalement, l’extrême droite et la droite ont raison.' Il faut que l’on montre que la lutte contre le terrorisme n’est pas un sujet de division, surtout lorsque la droite cherche à nous emmener sur un terrain qui n’est pas le nôtre . [...] La déchéance de nationalité, ou l’indignité nationale, vous savez toutes ces choses de droite qui sont de l’ordre du symbolique et qui n’apportent rien à la lutte contre le terrorisme. "
"Toutes ces choses de droite qu'il a pourtant annoncées le 16 novembre de la même année devant les parlementaires, réunis en congrès à Versailles.
Sa déclaration à la sortie du conseil des ministres donne peut-être une piste. « C’est la faute à une partie de l’opposition »… Et hop, emballé ! La droite ne veut pas vous protéger alors que moi…
Je crois qu’il faut garder les yeux grands ouverts. Il s’agit bien là d’un échec, un de plus à mettre au débit de ce président qui navigue à vue et se laisse balloter par les évènements. Il n’en sort hélas pas grandi !
Pour ce qui est de Sarkozy, prompt ce matin à ironiser sur la reculade de Hollande, lui rappeler simplement que pour protéger les français quand il était au pouvoir, il n’avait rien trouvé de mieux que de supprimer des postes dans la police et démanteler les services de renseignement… Alors, qu’il apprenne lui aussi le silence.
Cette triste histoire nous prouve juste, s’il en était besoin, combien notre classe politique est en-dessous de tout !