Scrutin présidentiel, le piège d’une démocratie pervertie.
’échéance approche, le piège se referme. Nous sommes nombreux à ne plus trop nous faire d’illusion sur la réalité de la démocratie dans ce pays, mais, pour ces présidentielles, nous touchons le fond.
Ce qui va nous être proposé est un simulacre, un pseudo choix entre des concurrents issus ou/et adoubés par le système.
Nous avons le libéral chrétien issu des primaires de la droite, nous aurons un pseudo socialiste désigné par la clownesque primaire de la gauche, le dinosaure insoumis, l’ex-banquier, et surtout, surtout, la candidate de l’extrême droite.
Le problème pour un grand nombre de français se pose donc en ces termes : faut-il refuser de cautionner une fois de plus un système que nous condamnons et rester chez nous lors du scrutin, au risque de voir le FN aux commandes ?
Soyons sans illusion : La Pen fera le plein de ses voix dès le premier tour, sera très probablement présente au second, et bien malin qui pourrait dire ce qu’il adviendra alors.
Refuser le vote, c’est voter objectivement FN. Nous pouvons toujours faire mine de croire le contraire, mais les faits sont têtus. La Pen va surfer sur la vague de la colère et des rancœurs pour arriver à ses fins. Ne pas participer à ce scrutin c’est augmenter d’autant le pourcentage de votes en faveur du FN.
J’en suis là de mes considérations. Refuser de cautionner encore une fois un système qui nous berne et permettre l’avènement de la peste noire, participer et permettre la survie de ce que nous combattons. J’avoue n’avoir aucune réponse, n’imaginer aucune stratégie satisfaisante. J’ai juste le sentiment d’être prisonnier d’une souricière, d’assister à l’agonie d’une démocratie qui, à force d’être dévoyée, n’a plus aucun sens, aucune issue.
Je suis inquiet, car la menace d’une victoire du FN est plus que jamais d’actualité avec des conséquences imprévisibles.
La victoire du FN serait la pire chose qui puisse arriver à ce pays. Et ceci, bien au-delà des problèmes strictement politiques ou économiques. Cette victoire donnerait à une foule de français exaspérés l’illusion qu’ils sont devenus les maîtres du monde. Après avoir libéré la parole, cette victoire ne manquerait pas de libérer les actes, et quand on voit ce que révèlent les réseaux sociaux sur l’état mental de ceux qui partagent les idées de l’extrême droite, notre société se trouverait exposée à une grave menace de l’intérieur. La haine ne peut pas être une perspective d’avenir.
J’en suis donc là de mes considérations et de mes doutes. On peut décider de laisser le système s’effondrer, mais c’est une illusion. La victoire de La Pen ne supprimerait pas le système, elle le pervertirait juste un peu plus.
Alors, si vous avez une idée, je suis preneur. Comment envoyer un message fort à la classe politique française sans dérouler le tapis rouge au FN ? Punir le berger sans pactiser avec le loup : voila l’enjeu !