Réseaux sociaux ou la vulgarité comme crédo!
Réseaux sociaux ou la vulgarité comme crédo!.
e parcours assidument les réseaux sociaux et je suis affligé. Affligé par les informations certes, mais bien plus encore, et j’allais dire principalement, par les réactions et les commentaires des autres lecteurs.
Quand je dis lecteur, je suis d’une grande indulgence pour des gens qui ne sont en fait que des « zappeurs » fous, des consommateurs de unes, des fouilleurs de fange uniquement préoccupés à trouver l’info qui va les conforter dans leurs certitudes et leur permettre de déverser leur bile vengeresse.
Et ce sont bien ces réactions qui me choquent et l’inquiètent. Peut-on imaginer dans un monde civilisé pareil déferlement de haine et de stupidité ? Parcourez ces listes de commentaires, mais désespérez d’y découvrir l’ébauche d’une réflexion, l’expression argumentée d’un avis, l’honnête tentative de participer utilement et modestement à un débat d’idées.
Des idées ?
Mais ces gens ne sont pas là pour ça ! D’idées, il n’y en a point ! Quelques uns, plus optimistes que les autres essaient bien encore d’en défendre, mais ils sont vite submergés par un flot d’invective, de lieux communs, de phrases toutes faites, prémâchées. Je suis horrifié par tant de vulgarité, tant d’ignorance chez des gens qui n’ont apparemment pour exister et se faire entendre que l’insulte et la vindicte.
Je crois que nous vivons un temps de délabrement. Délabrement intellectuel et moral qui tue le débat et emprisonne la pensée. Tous ces lieux d’échange, abusivement qualifiés de « sociaux », ne sont en réalité qu’une arène sans règle dans laquelle tous les coups sont permis, surtout les plus bas, au nom de la liberté d’expression.
L’intelligence se meurt, et avec elle le débat qui enrichit normalement la démocratie. Nous allons vers une forme de totalitarisme de la pensée. S’exprimer est un droit je vous l’accorde. Mais utiliser ce droit pour envahir l’espace de pensées nauséabondes est une perversion. C’est notre société dans son ensemble qui est atteinte, malade de ce monstrueux avilissement de la pensée collective et individuelle.
L’exemple me rétorquerez-vous vient de haut, je vous l’accorde : de la sphère politique, médiatique, culturelle. Une oligarchie qui laisse le petit peuple se débattre dans ses miasmes, vivre avec l’illusion qu’elle existe et à voix au chapitre.
Illusion mortelle !