Que faut-il faire des djihadistes français capturés ?


https://static.blog4ever.com/2012/01/636480/j.gif’ai hésité à écrire à ce sujet, mais il agite tellement le microcosme médiatique français que je me suis laissé aller à donner mon point de vue. Pas simple! Difficile de parler sereinement tant les gens s’opposent de manière virulente et purement manichéenne. Pas de place pour la demi-mesure, l’argumentation, le débat. Deux positions s’opposent, en dehors d’elles, pas d’alternative. Je résume, volontairement de façon abrupte mais conforme à la teneur de l’argumentation des uns et des autres : « on les laisse crever là-bas, ou on les rapatrie et on les enferme chez nous ».

Morano à ce propos a un argument imparable : « on ne dépense pas d’argent de l’état pour aller les chercher ». C’est brillant, ça aide à avancer.

Essayons donc d’être un peu plus constructifs : Ces français sont partis de leur propre chef (sans doute faudrait-il déjà mettre à part les jeunes enfants embarqués dans cette galère), certainement avec des motivations diverses, mais tous se sont rendus coupables de terribles exactions. Des criminels ? Sans aucun doute, des monstres ? On peut le dire. Alors, cela permet de légitimer qu’ils soient jugés et condamnés par ceux-là mêmes auxquels ils ont fait violence et qui les ont arrêtés. C’est audible.

On peut également se désintéresser totalement de leur sort et juste espérer ne plus jamais les revoir sur notre sol.

Les partisans du retour en France, eux, avancent que là où ils ont été arrêtés, l’état de droit n’existe pas et qu’on ne leur réservera pas une justice équitable. Ils rappellent que, en Irak comme en Syrie, ils risquent la peine de mort. Et on doit se poser la question : La France qui l’a abolie sur son territoire peut-elle l’accepter ailleurs à propos de certains de ses ressortissants. Peut-on être « contre la peine de mort sauf… » ou « contre la peine de mort mais… ». L’argument mérite au moins d’être entendu.

Je crois que cette affaire, douloureuse, s’adresse plus « aux tripes » qu’à la raison. Rapatrier ces individus, c’est être obligé d’ouvrir les yeux sur bien des problèmes. Sur les gens qui ont ainsi dérivé, sur ce qui a pu entraîner cette dérive, sur ce monde, dont nous faisons partie, qui génère pareils monstres qui se retournent contre ceux qui les ont nourris… Nous devons ouvrir les yeux au lieu de tourner le dos et déléguer à d’autres, ailleurs, la charge de nous débarrasser de nos « déviants ».

Je crois, osons le dire, que la fracture générée par ce problème est aggravée par le fait qu’ils ont en plus « d’origine arabe souvent, de confession musulmane toujours.» Ils ont donc tout ce qui peut cristalliser la haine.

Faisons donc attention de ne pas répondre à la haine par la haine, à la violence par la violence: ne pas confondre punition et vengeance. Même si c’est difficile, ne pas céder à la facilité, au schématisme, au manichéisme (les bons contre les méchants).

L’entreprise de ces terroristes est très certainement de mettre à mal nos structures sociales, d’opposer, de diviser et à terme de faire éclater l’ensemble de la société honnie, essayons de ne pas leur donner cette victoire.

Ne tombons pas dans le piège, ne cédons pas aux solutions faciles, ne demandons pas aux autres de nous débarrasser de nos maux ! Restons une société civilisée. Même si ces derniers temps, c’est si difficile.

 



27/01/2018
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