Pour de l'argent.


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otre vie use ses printemps

A regarder courir les hommes

Des abords de leurs dix-sept ans

A l’aube de leur dernier somme

Se dérivant en multitude

Allant se perdre dans la nuit

Que leur tresse leur solitude

Cherchant le soleil à minuit

Pour de l’argent

 

Le ciel de Fos, triste à pleurer

De voir se mourir sa Camargue

Où le mistral même, écoeuré »

Vire de bord et fuit grand largue

Grave au fronton de ses nuages

Les noms rougis des ouvriers

Que la SOLMER jette à la plage

Chaque jour du calendrier

Pour de l’argent

 

Des nations très civilisées

Vont pacifier des Afrique

Avec leurs tanks galvanisés

Et leurs canons automatiques

Avec leurs soldats qu’on relève

Quand ils crachent sur le drapeau

Des soldats qui perdent leurs rêves

Juste avant d’y laisser leur peau

Pour de l’argent

 

On entend les derniers oiseaux

S’abattre en criant sur la ville

Quand Minamata, en ses eaux

Sème l’horreur le long de l’île

On planifie quelques massacres

Dans les couloirs d’un grand état

Jouant d’éhontés simulacres

Et fricotant des coups d’état

Pour de l’argent

 

On meurt d’amour pour nos bassets

Chez les fabricants de croquettes

Et les vaches vont trépasser

De farine rongeant leur tête

Pesticides et O.G.M.

Nous sont refilés sans remords

Eau, air, ondes, Médiator même

Ensemencent nos corps de mort

Pour de l’argent

 

Grands possédants mondialisant

Exploitation et bénéfices

Somment, en les indemnisant

Les politiciens de service

De redessiner quelque Europe

Gommant classes, peuples, nations

En louant, vils singeurs d’Esope

Le dieu des privatisations

Pour de l’argent

 

L’usine de stars formatées

Fait les trois-huit à plein régime

Vendant leurs amours à mater

Puis leurs malheurs, puis leurs régimes

Et quand un gratteur de guitare

Lance vers vous quelques couplets

Se peut-il surtout qu’il se pare

De sons et mots juste accouplés

Pour de l’argent

 

Les blancheurs des terres glacées

Se teintent de la fin des phoques

Et les couleurs de nos pensées

Prennent celles de notre époque

Des mains se tendent, des mains s’ouvrent

Des voyous tuent aux coins de rue

Où des morales se découvrent

Montrant leur cul, qui l’aurait cru ?

Pour de l’argent

 

Pour de l’argent

Pour du pouvoir

Pour de l’argent

Pour du fric

 

Marius Vinson

 



21/10/2019
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