Les peuples contre les élites. La grande peur qui nait du Brexit


https://static.blog4ever.com/2012/01/636480/l.gifa déclaration de l’année sera sans doute à mettre au crédit du président allemand : il a déclaré sans sourciller le moins du monde : « Les élites ne sont pas le problème, c’est la population le problème »… Mise en perspective avec une autre déclaration, de l’ineffable Minc celle-ci qui a affirmé le dégoût au coin des lèvres que le Brexit était « la victoire des gens peu formés sur les gens éduqués »

 

Mais quelles angoisses soulève donc la sortie de Royaume Uni de l’Europe pour que les « élites » réagissent avec autant de morgue et d’agressivité ? Qu’est-ce qui dans cet évènement vient troubler la douce quiétude dans laquelle l’oligarchie baignait jusqu’alors ? Ce dédain clairement affiché est insupportable. Le peuple, ils pensent certainement « la populace » ne mérite donc pas qu’on lui demande son avis, car son avis est contraire aux intérêts de… Aux intérêts de qui au fait. Voila bien la question qui fâche. Quand on lui demande son avis, ce peuple mal éduqué, cet assemblage disparate de « bouseux ignorants » prend des décisions qui déplaisent aux maîtres du monde.

 

Mais, quelle suffisance ! Quelle arrogance ! Quel manque de respect ! Il y aurait donc dans ce bas monde l’existence de deux mondes qui se côtoient, sans se mêler, Les élites qui savent et peuvent décider, et le peuple qui participe docilement aux élections pour leur confier un pouvoir dont ils usent et abusent en ayant l’outrecuidance de prétendre le faire pour le bien être de tous !

 

Sous-jacente,  l’idée qu’il ne faudrait surtout pas confier à ce peuple insuffisamment au fait de la marche du monde, des décisions d’importance. Les anglais sont passés outre cette injonction, et cela agace, irrite, inquiète. La raison est peut-être que l’oligarchie craint plus que tout le fait que ce Brexit ne générera pas les catastrophes annoncées. Que l’UE n’est peut-être pas l’eldorado annoncé, que le peuple britannique risque montrer qu’il y a d’autres voies que celles décidées sans nous et souvent contre nous.

 

Lorsque Valls annonce en février 2016, à propos de Notre Dame des Landes, qu' « il faut que le référendum ait lieu avant l’été et le plus rapidement possible » et dans une autre déclaration, à propos du référendum à venir au royaume uni, qu' « un référendum ne peut pas être le moyen de se débarrasser d’un problème, encore moins un moyen détourné de régler des problèmes de politiques internes », il prouve tout le dédain qu’il a pour l’expression démocratique. A NDDL, le « oui » qui l’arrange est l’expression idéale de la démocratie, au Royaume Uni, le « non » qui dérange est l’expression d’un peuple qui n’a pas compris les enjeux et a décidé sans bien se rendre compte. Le comble de cette suffisance à tous ces gens qui nous expliquent doctement que l’UE ne nous a pas été suffisamment expliquée, que nous n’avons pas bien compris, qu’ils vont faire des efforts de pédagogie.

 

Mais la pédagogie, on s’en moque ! Le peuple sait parfaitement ce qui ne fonctionne pas. La méthode Coué du président français ne peut rien dans cette affaire. Nous répéter que l’UE c’est bien pour nous et que nous sommes biens ingrats de vouloir lui tourner le dos ne suffira pas à nous convaincre.

 

Alors, monsieur le président allemand, vous faites erreur. Le problème n’est pas le peuple, c’est bien les élites autoproclamées qui squattent ministères, lieux de pouvoir, médias et essaient de nous faire avaler depuis des décennies une potion néolibérale emballée dans une construction européenne qui aurait toutes les vertus.

 

Nombreux sont ceux qui ne croient plus à cette Europe et ses bienfaits. Je fais partie de ces gens, de ce peuple d’insatisfaits, et je ne crois pas être si stupide et si peu éduqué que cela.

 



29/06/2016
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