Le piège d’une démocratie confisquée et pervertie.
ous y sommes ! Ce scrutin des régionales avec la victoire annoncée du FN nous entraîne dans une spirale dont nous ne sortirons pas indemnes.
Les citoyens français, pour un très grand nombre, se trouvent placés devant un dilemme insoluble. Je ne parle pas bien entendu des électeurs FN suffisamment décérébrés, haineux et repliés sur eux-mêmes pour ne pas douter un instant du bien fondé de leur choix.
Je vous parle de tous ceux qui sont lassés, le mot est faible, d’une classe politique sourde et aveugle qui continue à servir les intérêts d’une classe dominante en nous faisant croire à leur souci du bien commun. Je vous parle de ceux qui ont dans des temps relativement proche, par deux fois au moins, porté au pouvoir des dirigeants qui les ont trahis, qui se sont assis sur leurs promesses, qui ont largement contribué à la flambée des extrêmes. Ce sont ces dirigeants qui aujourd’hui, au nom de la démocratie viennent essayer de nous convaincre que l’abstention est une position coupable qui met le FN au pouvoir. Et le brave électeur est saisi brusquement d’un profond vertige. Il sent bien qu’il n’a plus le choix. Ne pas voter serait criminel, voter mettrait des « moins pire » au pouvoir, mais tout de même des gens qu’il abhorre… Nous n’avons donc d’autre choix que de voter pour le « moins pire » ?
Vous voyez bien que la démocratie n’est qu’un mot. Qu’elle n’a plus de réalité dans ce pays. Nous ne pouvons plus voter « pour », nous n’avons d’autre issue que de voter « contre »… Belle perversion. Notre système électoral ne nous permet pas d’exprimer notre rejet global de la classe politique. L’émergence du FN ôte toute possibilité de se détourner de la mascarade avec le risque que le « pire » l’emporte.
Mais restons conscients. La faute originelle en revient aux politiques de tous bords qui nous ont conduits dans cette impasse électorale. Les abstentionnistes, malgré ce qu’ils essaient de faire croire, ne sont pas tous des gens qui se fichent de la politique. Ce sont pour beaucoup des gens déçus, dépités, furieux d’avoir été si souvent trahis et qui ne voient pas dans la classe politique actuelle la moindre lueur d’espoir.
Au moment où les mâchoires du piège se referment, ils ne sont pas obligés de se laisser dévorer par l’un ou l’autre des camps en présence. On pourrait dire, avec un peu de provocation, qu’il est inutile d’expliquer à un peuple quel sens il doit donner à son histoire. Si les français veulent tellement du FN, qu’ils le portent au pouvoir et qu’ensuite ils en tirent les conséquences. Dire aux français que le FN est ce qu’il y a de pire ne sert à rien. Qu’ils en fassent donc l’expérience, nous en reparlerons plus tard, beaucoup plus tard…
Pour ma part, si je ne vote pas, je suis prêt à rentrer en résistance… Et ce n’est pas un vain mot.