LA MAGOUILLE
onjour. Sont-ce vos magouilles avec un pas très sain Vincent (promis à l’Inquisition !) qui m’ont fait ressortir ce texte ? Peut-être pas (j’aurais dû en refaire un enregistrement, mais…). Je vous autorise à présenter vos sincères excuses (pas les miennes) aux lectrices du XVI° parisien qui seraient profondément choquées par ma grivoiserie finale.
Je ne sais si tous les éléments présentés dans ce texte occupent largement la pensée des gilets jaunes, il me semble pourtant que, consciemment ou non, ils doivent être mêlés au terreau suffisamment fertile pour nourrir une vigoureuse révolte. Une révolte ? Euh, eh ben, Sire….
Elle a ses lettres de noblesse
Elle a ses lettres de cachet
Elle a ses lettres à la presse
Elle a ses lettres bien cachées
Elle se maquille et s’habille
De faux grands mots prêts à voter
C’est la boule d’un jeu de quilles
Qui sait lesquelles éviter
La magouille
C’est elle qui, d’un socialiste
Baptisé dans l’opposition
Fait un ministre un peu fasciste
Chantant une autre partition
Elle n’a pas plus de figure
Que ceux qui, au fond des couloirs
Mêlent leur or et leur ordure
Pour choisir le discours d’un soir
La magouille
C’est elle qui se paie d’avance
Des gouvernants, des députés
Allongés devant la finance
Mieux que ces belles réputées
C’est elle qui remplit les poches
Au nom d’un bonheur sibyllin
Puis qui fait buter sous des porches
Quelque prince un peu trop malin
La magouille
C’est elle qui, d’un con notoire
Fait un philosophe nouveau
C’est elle qui écrit l’Histoire
A coup de fric et de bravos
Pour cela concentre la presse
Dans les mains d’une oligarchie
Qui tient l’information en laisse
Et l’espoir commun avachi
La magouille
C’est elle qui trace le centre
Et la droite dans le milieu
Avant que la gauche n’y entre
Comme elle fait en bien des lieux
C’est la géométrie nouvelle
Qui, des élites aux truands
Nous tire des flics parallèles
Qui se rejoignent en puant
La magouille
C’est elle qui, d’un fumier rare
Fait un généreux donateur
Qui de larmes n’est pas avare
Pour les handicapés moteurs
Car il vend missile atomique
Bombardier et napalm brûlant
Puis l’appareil orthopédique
Et le petit fauteuil roulant
La magouille
C’est elle qui dévoie les luttes
Vers des routes bien balisées
Et qui s’assure de leur chute
Dans la pensée légalisée
Entre ses médias elle injecte
L’idéologie du moment
Erigeant sa culture infecte
En tout dernier raffinement
La magouille
Elle transforme en contremaître
Le mouchard de ton atelier
Et finit par nous faire admettre
Qu’on bouffe à tous ses râteliers
Depuis le sommet de l’échelle
Elle pourrit chaque barreau
Plus les petits comptent sur elle
Et plus elle engraisse les gros
La magouille
Elle a ses lettres de noblesse
Elle a ses lettres sans cachet
Elle a ses lettres sans adresse
Elle a ses lettres bien cachées
Elle se maquille et s’habille
De faux grands mots prêts à penser
C’est la boule d’un jeu de quilles
Qui sait lesquelles renverser
La magouille
La magouille…
Plein les couilles !
Marius