’immense poids des lobbies du gaz sur l’Europe est en train de condamner la planète…

Une étude menée par Attac, L’Observatoire des Multinationales, Terre des Hommes France et CEO a enquêté sur la puissance des lobbies du gaz en Europe et ses répercussions sur la politique énergétique globale des Etats membres. Sans surprise, le résultat est dramatique : l’industrie gazière impose ses règles et mène la danse, en dépit du bon sens qui voudrait que nous stoppions la création de nouvelles infrastructures et développions le secteur des énergies renouvelables.

« L’Europe enlisée dans le gaz », voilà le titre de l’enquête menée par les différentes associations mentionnées plus haut.

En 2016, l’industrie du gaz a dépensé plus de 100 millions d’euros en lobbying, a envoyé prêcher 1030 lobbyistes auprès des décideurs européens et a déclaré avoir organisé 464 rendez-vous avec les commissaires européens chargés du climat et de la politique énergétique de l’UE entre novembre 2014 et août 2017.
Les organisations citoyennes qui s’opposent au développement des énergies carbonées et plaident en faveur du renouvelable n’ont dépensé que 3,4 millions d’euros en lobbying et n’ont pu organiser qu’une cinquantaine de rendez-vous avec les commissaires européens. Un véritable fossé qui montre déjà bien à quel point il existe une différence de traitement et de moyens entre les différents secteurs de l’énergie.

Grâce à ces armées de lobbyistes, il est évident que l’industrie du gaz obtient à peu près tout ce qu’elle demande, et notamment l’acceptation et la transmission de l’idée selon laquelle le gaz serait une énergie « propre », renouvelable et d’intérêt commun. Plus généralement, on constate avec surprise qu’alors que la demande de gaz qui est très nettement en baisse (-13% entre 2010 et aujourd’hui et -40% d’ici 2040 estime l’Agence internationale de l’énergie), l’Union européenne donne le feu vert à d’énormes projets de constructions d’infrastructures gazières et encourage largement son développement.

Ces projets pharaoniques de réseaux méthaniers sont un scandale environnemental et social. En effet, outre les débats sur le gaz de schiste, le gaz conventionnel est lui-aussi potentiellement plus polluant que l’exploitation du charbon ou du pétrole ! En effet, l’exploitation du gaz conduit à d’importantes fuites de méthane, un gaz deux fois plus polluants que le CO2 sur 100 ans.

La communauté scientifique s’accorde à dire qu’il faut que 80% des ressources fossiles restent dans nos sols pour que nous ayons une chance d’éviter les conséquences les plus catastrophiques du changement climatique. Le passage au renouvelable n’est alors pas seulement une alternative mais une nécessité. Les lobbyistes, eux, estiment que le gaz est tout simplement nécessaire pour fournir la production de l’énergie de base que ne saurait produire le renouvelable. Ils soutiennent que nous avons besoin du gaz pour répondre à tout moment à la demande d’énergie parce que le soleil ne brille pas 24h/24 et le vent ne souffle pas toujours à des vitesses suffisantes.
Position contestée cependant, comme par exemple Steve Holiday, directeur général de National Grid qui estime que le panneau photovoltaïque est tout à fait en mesure de devenir l’énergie de base des ménages.
On peut donc légitimement se demander si les décideurs européens agissent en connaissance de cause? Sont-ils véritablement en train d’organiser l’effondrement climatique en programmant consciencieusement la mort prématurée des énergies renouvelables?

Entre les lobbyistes qui ont infiltré tous les canaux d’influence, le système de « portes tournantes » (c’est-à-dire les opportunités d’embauche pour les hommes politiques dans le secteur privé des énergies et inversement), et l’infiltration progressive des lobbies des énergies fossiles au sein même des conseils d’administration des lobbies du renouvelables, ce sera très certainement aux citoyens à mener la bataille pour le passage à une véritable transition énergétique et sociale…

Approfondir le sujet ... ICI

Télécharger le rapport complet ... ICI