Je suis de ceux qui dès le départ de cette "affaire" des gaz de schiste ont pensé que l'éventualité d'une approche spéculative du problème ne devait pas être écartée. Cet article vient confirmer les soupçons et rend plus insupportable encore le "forcing" actuel des gaziers pour obtenir leurs permis.
L’industrie des gaz de schiste devrait inquiéter les investisseurs autant que les écologistes, selon un dossier d’enquête du New York Times, qui met en doute les prédictions optimistes des compagnies sur la rentabilité des puits qu’ils sont en train de forer.
L’article du Times est basé sur la consultation de centaines de courriels et documents provenant de l’industrie, ainsi que sur une analyse des données de milliers de puits. Dans les courriels, des dirigeants et avocats de l’industrie, de même que des géologues gouvernementaux et des analystes de marché, se demandent si les compagnies de gaz naturel n’exagèrent pas intentionnellement, et peut-être illégalement, la productivité de leurs puits et l’étendue de leurs réserves afin d’attirer les investisseurs.
Le Times cite notamment le courriel d’un analyste de PNC Wealth Management qui établit un parallèle entre les vastes sommes d’argent investies dans les gaz de schiste et celles qui ont fait gonfler la bulle technologique dans les années 1990. Le quotidien fait également état du courriel d’un analyste d’une compagnie de recherche énergétique qui compare les manoeuvres de l’industrie à des «schémas de Ponzi».
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Le schéma de Ponzi ou chaîne de Ponzi qu'est-ce?
Schématiquement, la chaîne de Ponzi repose sur des promesses de profits inédits, entraînant un afflux de capitaux, qui entretiennent le « contrat » initial, jusqu’à l’explosion de la bulle spéculative ainsi créée, au bénéfice de l’initiateur de la chaîne.
Imaginons qu’un banquier propose un investissement à 100 % d’intérêts : vous lui donnez 10 euros, il vous en rend 20 en utilisant l’argent déposé par les clients suivants. Le système est viable tant que la clientèle afflue, attirée en masse par les promesses financières (et d’autant plus tentantes que les premiers investisseurs sont satisfaits et font une formidable publicité au placement). Les premiers clients, trop heureux de ce formidable placement, reviennent dans la chaîne eux aussi, s’ajoutant à tous ceux qu’ils ont prêchés.
Le phénomène fait alors boule de neige, entretenu tant que l’argent rentre et permet de payer à 100 % les nouveaux investisseurs. Le banquier prend une commission, bien compréhensible lorsque l’on voit les promesses qu’il fait, et qu’il tient. La chaîne peut durer tant que les clients arrivent par 2, 4, 8, 16, 32, etc. Lorsque la chaîne se coupe, la bulle éclate : tous les derniers investisseurs sont spoliés. Sont gagnants ceux qui ont quitté le navire à temps et, surtout, le banquier.
Des craintes s'expriment aux États-Unis derrière des portes closes.
Même s'il y a des puits très généreux, ils sont souvent entourés par de vastes zones embrassant des puits pauvres. Dans certains cas, le forage et l'exploitation coûteraient plus cher que la valeur du gaz que les puits renferment. Même s'il y a des puits très généreux, ils sont souvent entourés par de vastes zones embrassant des puits pauvres. Dans certains cas, le forage et l'exploitation coûteraient plus cher que la valeur du gaz que les puits renferment.
Quoi que ses porte-parole puissent dire au grand jour, l'industrie gazière américaine, qui s'est lancée tête baissée dans l'exploitation du gaz de schiste, a du mal à tirer son épingle du jeu. Plusieurs acteurs de premier plan du milieu (hauts cadres, analystes, avocats, géologues) abordent avec une forte dose de scepticisme les prévisions de profits des exploitants de gaz de schiste, selon des centaines de documents internes de l'industrie gazière américaine obtenus par le New York Times.
Ils dressent, derrière des portes closes, un portrait peu reluisant de l'avenir de la filière énergétique, des propos qui contrastent avec ceux que tiennent sous les projecteurs des médias les porte-parole de l'industrie gazière. Dans les courriels étudiés par le New York Times, on peut lire que certains craignent d'assister à la formation d'une bulle spéculative, rappelant la bulle technologique qui a éclaté à l'aube des années 2000.
«L'argent [des investisseurs] s'y déverse [même si le gaz de schiste est] intrinsèquement non rentable. [...] Cela rappelle les .com [dot-coms]», écrivait, en février, un analyste de la société d'investissement PNC Wealth Management. «Ce qu'il se dit dans le monde des indépendants est que les gisements de gaz de schiste représentent une chaîne de Ponzi géante», faisait valoir une autre personne, employée par IHS Drilling Data, dans un message transmis fin août 2009. Les données recueillies par la firme de consultants sur plus de 10 000 puits faisant partie de trois grandes régions distinctes des États-Unis soulèvent un grand nombre de questions au sujet des perspectives d'avenir pour l'industrie.
Même s'il y a des puits très généreux, ils sont souvent entourés par de vastes zones embrassant des puits pauvres. Dans certains cas, le forage et l'exploitation coûteraient plus cher que la valeur du gaz que les puits renferment. D'autre part, les acteurs se demandent si les compagnies gazières n'exagèrent pas intentionnellement, voire illégalement, la production de leurs puits ainsi que l'importance de leurs réserves puisque la quantité de gaz à extraire de puits majeurs s'avère souvent moindre que ce qu'indiquaient les prévisions des sociétés. Les réserves — la quantité de gaz que l'entreprise déclare qu'elle peut exploiter de façon réaliste — sont des données primordiales parce qu'elles constituent une mesure centrale de la valeur de l'entreprise. Une surévaluation est illégale parce qu'elle induit en erreur les investisseurs.
Un ancien dirigeant d'Enron a écrit en 2009 alors qu'il travaillait pour une société d'énergie: «Je me demande quand ils vont commencer à dire aux gens que ces puits ne sont tout simplement pas ce qu'ils pensaient qu'ils allaient être.» Il a ajouté que le comportement des entreprises de gaz de schiste lui rappelait ce qu'il avait vu quand il travaillait chez Enron. D'ailleurs, les données de production, fournies par les entreprises aux organismes de réglementation d'État et examinées par le New York Times, montrent que de nombreux puits ne sont pas aussi performants que ce à quoi s'attendait l'industrie.
Dans trois champs d'exploitation majeurs — Barnett au Texas, Haynesville au Texas et en Louisiane et Fayetteville en Arkansas —, à peine moins de 20 % des zones les plus prometteuses apparaissaient au bout du compte comme susceptibles d'être rentables dans les conditions actuelles du marché. La région de Barnett fournit l'étude de cas la plus fiable pour prédire l'avenir de la filière du gaz de schiste. Les données indiquent que si la production des puits continue à décliner de la manière actuelle, beaucoup risquent de devenir financièrement non viables d'ici 10 à 15 ans. Un examen de plus de 9000 puits, en utilisant les données de 2003 à 2009, montre que moins de 10 % des puits avaient permis de récupérer l'argent investi sept ans après le début du forage.
La publication de l'ultime texte de la série «drilling down» du New York Times intervient au moment où le gouvernement fédéral américain et les États envisagent de hausser considérablement les subventions destinées à l'industrie gazière dans l'espoir qu'elle fournira de l'énergie à faible coût pour les décennies à venir. Mais si le gaz naturel se révélait finalement plus cher à extraire du sous-sol que ce qui avait été prévu, propriétaires fonciers, investisseurs et créanciers pourraient voir leurs investissements décroître, tandis que les consommateurs, eux, seraient confrontés à des factures d'électricité et de chauffage plus salées, fait remarquer le New York Times. Perception fausse Plusieurs des documents ont été fournis sous le couvert de l'anonymat au journal par des acteurs du secteur qui disent croire que la perception de la filière du gaz de schiste par la population ne correspond pas à la réalité.
D'autres membres de l'industrie restent toutefois optimistes, jurant que la situation du gaz de schiste s'améliorera à mesure que la demande et le prix de la ressource gonfleront. «L'approvisionnement en gaz de schiste va aller seulement en augmentant», a affirmé le vice-président exécutif de Chesapeake Energy, Steven C. Dixon, lors d'une conférence de l'industrie de l'énergie en avril. Mais des doutes sur la viabilité de l'industrie sont également soulevés dans les rangs des compagnies d'énergie. «Nos ingénieurs estiment que ces puits ont 20, 30 ans de production devant eux, mais, dans mon esprit, ça doit encore être prouvé», a indiqué, mi-mars, un géologue de Chesapeake Energy à un analyste du gouvernement fédéral. «En fait, je suis assez sceptique moi-même quand on voit le déclin dans la première année de production.»
Par contre, le directeur exécutif de Chesapeake, Aubrey K. McClendon, a déclaré aux investisseurs durant la même période: «Il est temps d'être optimiste concernant le gaz naturel.» En septembre 2009, un géologue de ConocoPhillips, l'un des plus grands producteurs de gaz naturel dans la région de Barnett, a averti dans une correspondance avec un de ses collègues qu'il pourrait s'agir du «plus grand champ non rentable du monde». Pourtant, environ six mois plus tard, le chef de la direction de l'entreprise, James J. Mulva, décrivait le gaz naturel comme un «cadeau de la nature», ajoutant que «plutôt que d'être coûteux, le gaz de schiste est souvent une source d'énergie à faible coût». Interrogé à propos de ces contradictions, le porte-parole de ConocoPhillips, John C. Roper, a dit croire que la filière du gaz de schiste est économiquement viable.
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Gaz de schiste : les nouveaux subprimes ?
La rumeur dans le milieu des indépendants est que les grandes zones d’extraction des gaz de schiste ne sont qu’une énorme pyramide de Ponzi et que le modèle économique ne marche tout simplement pas.
Ce jugement sans appel n’est pas celui d’un militant écologiste : en bas de ce mail révélé par le New York Times figure la signature du très sérieux cabinet IHS Drilling Data, expert en énergie. Au total, ce sont des centaines de communications internes au secteur de l’énergie que le quotidien américain a publié le 27 juin 2011. Une somme qui restitue un inquiétant constat : l’industrie des gaz de schiste repose sur des évaluations reconnues comme fausses. Un mensonge gros de plusieurs milliards de dollars que les géants du secteurs tentent déjà de dissimuler pour éviter l’effondrement de la bulle.
« Le plus grand secteur économique à fonds perdus du monde »
Etalés sur trois ans, les échanges portent sur tous les aspects de cette nouvelle industrie, et principalement sur les gisements du Sud-Est Etats-Unis (Barnett shale et Haynesville shale). Premier problème, les réserves semblent avoir été surévaluées dès le départ. Là où les communiqués de presse et déclarations publiques du géant texan Chesapeake revendiquent jusqu’à 50 ans de durée de vie pour les puits de gaz de schiste de la Barnett shale, certains géologues doutent que l’on puisse atteindre les 20 ans. Un géologue tente ainsi de prévenir un cadre de l’entreprise de ses doutes sur les évaluations dans un mail daté du 17 mars 2011 :
Vous avez parfaitement raison de mettre en question la durée de vie des puits. Nos ingénieurs évaluent leur potentiel à 20 ou 30 ans de production et, à mon avis, cela reste à confirmer. En fait, je suis plutôt sceptique à propos du pourcentage de déclin de la production après la première année d’exploitation. Dans certains cas, les puits sont excellents et produiront de grands volumes sur la période prévue mais certains s’épuisent rapidement.
Seul problème, « l’argent coule à flot pour profiter de cette nouvelle « nouveauté » que constitue ce secteur de l’énergie qui est fondamentalement non rentable », comme le déclare le responsable du fonds d’investissement PNC dans un mail. En 2009, le leader mondial du pétrole Exxon Mobile déboursait 41 milliards de dollars pour la start up des gaz non conventionnels XTO avant de remettre la main à la poche en juin 2011 pour acheter Philips ressources 1,7 milliards. Pour ne pas rompre le cycle, certaines entreprises usent de ficelles très douteuses pour ne pas éveiller de doutes chez les investisseurs.
Bien côté en bourse, Chesapeake est ainsi identifié pour sa « comptabilité agressive », comme le relève une note de la société d’investissement Argus dans une de ses analyses. Pour se procurer du cash, la compagnie a ainsi recours à des « volumetric production payments », sorte de bons par lesquels elle commercialise sa future production gazière contre paiement immédiat. Or, au lieu de marquer le gaz déjà vendu par ce procédé en dette dans ses bilans comptables, Chesapeake gonfle artificiellement sa production en le signalant comme stock. Un gaz dont certains doutent seulement qu’il soit jamais produit…
Refourguer les puits pour continuer de faire du cash
Selon les données communiquées en interne que s’est procuré le New York Times, des puits très productifs existeraient donc parmi les 10000 dont Chesapeake est propriétaire, mais ils seraient entourés de puits où la vente du gaz extrait compense à peine le coût des opérations. Au Texas, certaines zones commencent déjà à montrer des signes d’épuisement, comme la région de Fort Worth, à l’Ouest de Dallas. Dans la région, Chesapeake a acheté à tour de bras des droits d’extraction à des particuliers, jusqu’à 27500$ par acre (environ 4m²). Si le « boom » des gaz de schiste venait à faire pschit, l’économie locale pourrait s’effondrer plus vite encore que les cours de bourses des géants. D’autant plus que les gaziers préparent déjà des options de repli.
Car la condition sine qua non de la rentabilité de ce business n’a toujours pas été remplie : seule une augmentation conséquente du prix des hydrocarbures permettrait de couvrir les frais d’extraction des gaz de schiste et les rendraient ainsi rentables. Quand nous nous sommes intéressés pour la première fois à la question en novembre 2010, le physicien canadien Normand Mousseau (auteur du livre « La révolution des gaz de schistes ») pointait un écart énorme qui ne s’est toujours pas comblé:
La situation dans les gaz de schiste aujourd’hui est assez comparable à celle de la bulle internet : actuellement, le gaz naturel se vend autour de 4$ [canadiens] le gigajoule((1 gigajoule correspond à un sixième de baril de pétrole)) mais coûte à peu près 6$ le gigajoule à produire.
Pour masquer ce problème, certaines sociétés ont ainsi envisagé de forer plus de puits pour masquer le manque de rentabilité de ceux déjà exploités. Prévoyant l’effondrement, un cadre de la société de service pétrolier Schlumberger formule une solution encore plus cynique : il suffit de revendre les puits pourris à des gogos, « il y a toujours un plus gros pigeon », conclut-il. Aucune hypothèse n’émerge sur l’issue de cette fuite en avant financière et industrielle, sinon celle d’un cadre de Anglo-Energy Corporation :
L’esprit de troupeau qui se manifeste face aux schistes s’achèvera peut-être comme la crise des subprimes.
Avec le SEC (l’autorité des marchés financiers américaines) sur les dents et les démocrates qui exigent désormais des comptes à l’agence de l’énergie sur ses évaluations des réserves, il se pourrait bien que cette dernière prédiction se trouve réalisée.
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Bulle de gaz de schiste aux Etats-Unis ?
Le New York Times est en train de mettre une belle pagaille dans l'industrie américaine des gaz de schiste. Le journaliste Ian Urbina a réuni de nombreux éléments tendant à montrer que les réserves exploitables et la rentabilité de la production de ce gaz naturel non-conventionnel, en plein boom depuis cinq ans aux Etats-Unis, ont été largement surestimés.
Puits de gaz de schiste de Chesapeake, au Texas. D'après un document interne de cette firme, spéculer sur les concessions est plus rentable que forer. [DR]
Les cours des actions de plusieurs producteurs de gaz naturel ont chuté en début de semaine, suite à la publication de l'enquête du New York Times. Des porte-parole de l'industrie et de l'administration Obama ont vivement réagi, rejetant les accusations mises en avant par le quotidien new-yorkais. Plusieurs parlementaires américains viennent d'interpeller la SEC, le gendarme de Wall Street, afin qu'elle tire l'affaire au clair.
Certains propos de spécialistes rapportés par le New York Times ont de quoi refroidir l'ardeur des investisseurs, qui ont permis à l'industrie américaine des gaz de schiste de se développer à vitesse grand V, faisant des Etats-Unis le premier producteur mondial de gaz naturel, devant la Russie.
« L'argent coule a flot », alors même que les gaz de schistes « sont intrinsèquement non-rentables. (...) Ça fait penser (à la bulle) des .com », écrivait en février un analyste du groupe d'investissement PNC Wealth Management. Un analyste d'IHS, la firme de référence dans le domaine du conseil en investissement dans l'énergie, affirmait en août 2009 : « Ce qui se dit dans le monde des (industriels) indépendants, c'est que le business des gaz de schiste n'est qu'une chaîne de Ponzi géante, et qu'économiquement, ça ne tient tout simplement pas la route. »
Le New York Times rend également compte de l'analyse d'un pétrogéologue de Houston, Art Berman, d'après lequel les plus gros industriels américains actifs dans le boom des gaz de schiste au Texas surestiment de 73 à 350 % le montant des réserves qu'ils sont capables d'exploiter dans cet Etat, producteur n°1 aux Etats-Unis.
Pour extraire le gaz naturel piégé dans les schistes, il faut fracturer cette roche peu perméable en y injectant, sous très haute pression, de l'eau agrémentée d'un cocktail impressionnant de produits chimiques toxiques.
Cette technique ne permet de récupérer le gaz naturel que dans un périmètre limité autour de la zone fracturée. Il est très fréquent de voir les extractions d'un puits chuter de moitié dès la première année.
Pour maintenir un niveau de production élevé, il faut donc sans cesse creuser de nouveaux puits.
Un géologue de la société Chesapeake, l'un des leaders du secteur, écrivait en mars à un fonctionnaire fédéral : « Ici, nos ingénieurs font des projections sur la production de ces puits qui s'étendent sur 20-30 ans, mais pour moi, il reste à prouver que c'est viable. (...) En fait, je suis moi-même assez sceptique, quand vous voyez le (pourcentage) de déclin dès la première année de production. »
Dans un courrier datant de 2008, le directeur exécutif de Chesapeake explique qu'il est plus rentable de spéculer sur les titres des concessions que de creuser des puits d'extraction.
Le New York Times réussit là l'un des plus beaux coups de la courte histoire du datajournalism, en mettant en ligne des centaines de courriels et de documents internes.
Aucune des critiques qui émergent de l'enquête n'est fondamentalement nouvelle. Ce qui est impressionnant, c'est de voir à quel point ces critiques sont répandues à l'intérieur même de l'industrie.
Un géologue à la retraite affirme que la combinaison de « démesure et de mauvaise science » risque de conduire à un scandale comparable à la faillite d'Enron., rapporte le New York Times.
Tandis que le Texas fait face cette année à la pire sécheresse jamais enregistrée dans l'Etat, l'industrie des gaz de schistes continue à engloutir des milliards de litres d'eau.