Des riches qui ne connaissent pas la crise
La fortune des 400 Américains les plus riches atteint 2 340 milliards de dollars
Le capitalisme ou le pillage du monde
Les inégalités continuent à augmenter en France
« article repris du site de l’Observatoire des inégalités »,
24 septembre 2015 - Les inégalités continuent à se creuser en France entre les plus pauvres et les plus riches. La période 2011-2013 voit une baisse du revenu des plus riches, mais ils restent largement gagnants sur dix ans. L’analyse de Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités.
u regard des principaux indicateurs, la réduction des inégalités amorcée en 2012 s’accentue en 2013 . Pour l’Insee, qui vient de livrer ses données 2013 sur les revenus, les inégalités de revenus se réduisent. En 2013, le rapport entre le seuil d’entrée au sein des 10 % les plus riches et celui des 10 % les plus pauvres est resté stable. L’indice dit de « Gini » (qui compare la distribution des revenus à une distribution égalitaire) a diminué de 0,305 à 0,291. La masse des revenus détenue par les 20 % les plus riches était 4,6 fois supérieure à celle détenue par les 20 % les plus pauvres en 2012, ce rapport est passé à 4,3 en 2013.
Un grand nombre de commentaires de ces données, rédigés dans l’urgence, ont repris cette analyse. Pourtant, cette façon de voir les choses reste très incomplète et mérite d’être analysée en détail. Les variations sur une ou deux années ont peu de sens compte tenu des marges d’erreur. L’Insee a changé de méthode en 2010, puis en 2012 : on ne dispose pas de série historique complète. Pour comprendre les évolutions, il faut se livrer à des calculs compliqués qui permettent d’éviter les ruptures de série, ce que fait l’Observatoire des inégalités, notamment sur la pauvreté. Par ailleurs, l’Insee n’a diffusé qu’une partie des données.
Que peut-on dire, malgré tout, des nouvelles données ? Contrairement à ce que nous observions les années précédentes, sur la période 2008-2013, ce dixième supérieur voit son niveau de vie moyen baisser (-3 200 euros annuels pour l’ensemble de la période), seules les tranches de 70 % à 90 % des revenus les plus élevés connaissent une hausse de leur niveau de vie annuel. Le niveau de vie moyen des 10 % les plus pauvres a perdu 240 euros. En euros, les plus aisés ont donc perdu davantage que les plus pauvres. Le fléchissement des revenus des plus riches tient à la baisse des revenus financiers (la crise de 2008 est passée par là) et surtout aux hausses d’impôts mises en place entre 2011 et 2013. En particulier, le plafonnement des niches fiscales, la création d’un taux à 45 % pour l’impôt sur le revenu, la baisse du plafond du quotient familial et l’imposition des revenus du capital au barème de l’impôt sur le revenu, ont joué en 2013. Cet effort est indéniable. Pour cette seule année 2013, le niveau de vie annuel moyen des 10 % les plus aisés aurait diminué de 3 800 euros selon l’Insee. Cette baisse, qui est censée avoir alimenté le « ras-le-bol fiscal » des couches aisées, est aujourd’hui décrié par la majorité elle-même et a laissé place à des diminutions de prélèvements, dont on verra les effets sur la hausse des inégalités dans deux ans.
Les revenus des plus pauvres se maintiennent, notamment du fait des minima sociaux et des allocations logement, pourtant désormais dans le collimateur du gouvernement. Selon l’Insee, le niveau de vie annuel moyen des 10 % les plus démunis aurait augmenté de 300 euros en 2013, mais constitue un changement. Les plus en difficulté se situent un cran en dessous. Un titulaire du RSA touche 461 euros par mois une fois déduit le forfait logement, bien moins que le seuil des 10 % les plus pauvres (900 euros) ou leur niveau de vie moyen (680 euros). Rappelons enfin qu’entre 2013 et fin 2014, le nombre de titulaires du RSA a augmenté de 200 000, soit une progression de 13 %. Depuis 2008, la hausse est de 510 000 (+43 %). La progression de 2013 n’empêche pas qu’entre 2008 et 2013, le niveau de vie moyen annuel du dixième le plus démuni a baissé de 240 euros. Considérer que la situation des plus démunis s’améliore reste une vue de l’esprit.
+ 4 300 euros par an pour les 10 % les plus aisés en dix ans.
Si l’on veut vraiment comprendre l’évolution des inégalités dans notre pays, il faut prendre du recul. Un effort fiscal a été fait au sein des couches aisées entre 2011 et 2013. Au passage, celui-ci aurait sans doute gagné en légitimité s’il avait été plus largement réparti notamment au sein des couches moyennes (pas au sens médiatique, mais statistique du terme).
Reste qu’entre 2003 et 2013, le niveau de vie moyen des 10 % les plus pauvres a baissé de 320 euros en valeur annuelle, alors que celui des 10 % les plus riches a augmenté de 4 300 euros. Clairement, l’effort réalisé en 2013 masque l’ampleur des diminutions d’impôts obtenues avant 2011. Au total, l’écart entre les riches et les pauvres s’est creusé de 4 600 euros par an sur dix ans. Les premiers ont gagné en plus l’équivalent de six mois de revenus des seconds (680 euros mensuels). Il ne s’agit pas seulement d’une forte hausse des revenus des ultra-riches, comme on le dit souvent, mais d’une distance qui s’accroît entre les catégories populaires et aisées. On peut choisir de ne pas voir ce phénomène, mais alors on doit s’attendre à supporter les tensions sociales qui peuvent en résulter.
Rémunérations indécentes, quelques repères
l n’y a plus d’argent… En boucle sur toutes les chaînes, dans tous les médias… La raison ultime de tous nos maux… L’idée saugrenue reprise et admise par tout un chacun comme une évidence, une fatalité. Nous ne pouvons plus rien faire, le modèle social n’est plus tenable, car ma pauvre dame, vous le savez bien, … Il n’y a plus d’argent.
Et pourtant…
On apprend en parcourant la presse, et non ! Pas sur TF1… Que les 5 patrons les mieux payés en France ont empoché en 2014 la bagatelle de 55 millions d’euros de salaire. En hausse de 6% par rapport à l’an dernier…
Ces chiffres donnent le vertige… A vrai dire, ils nous échappent un peu tant ils sont loin de notre perception et de notre réalité. Alors, je me suis amusé quelques comparaisons et rapprochements.
Si on considère qu’un an de smic se monte à 17500€, ces 5 personnages ont encaissé de quoi rémunérer 3143 smicards… On est loin de Ford estimant que le salaire d’un dirigeant ne devrait jamais dépasser 20 à 30 fois le salaire de ses ouvriers. On peut se demander ce qui justifier pareil écart, et l’idée que ces gens ont d’eux-mêmes pour valider pareilles rémunérations. Quel dirigeant pet décemment prétendre valoir 3143 fois ses ouvriers ? Sur quels critères ?
Je ne peux résister à l’envie de vous révéler l’identité de ces grands génies, de ces êtres si exceptionnels qu’ils se voient octroyer pareille fortune.
Carlos Ghosn, PDG de Renault Nissan avec 15,2 millions d'euros. S’il était capable d’économiser ne serait-ce que 8 millions sur cette somme faramineuse, ce qui lui laisserait tout de même un salaire confortable, il lui suffirait d’une année de travail pour posséder le patrimoine moyen des 0,1% de français les plus riches…
Christopher Viehbacher, PDG de Sanofi avec 12,5 millions d'euros… Sanofi, vous savez, la boîte qui ne veut plus vendre le sérum antivenimeux car non rentable… Son salaire ne provient à l’évidence pas de son humanité.
Bernard Charlès, Dassault systèmes avec 11,1 millions d'euros. Eric Denoyer, Numéricable avec 8,3 millions d'euros.
Jean-Paul Agon, avec 8,1 millions d'euros.
Et encore, nous sommes de petits joueurs. En effet, si Patrick Drahi avait domicilié Altice en France, Il serait largement en tête du classement avec 17 millions sans compter ses actions dont la plus value estimée aujourd’hui s’élèverait, au cours actuel, à quelques 200 millions d’euros.
Sans parler de Bolloré qui met sur la table 250 millions en 5 ans pour l'histrion Hanouna sur D8... Cela me conforte dans ma décision de ne plus appuyer sur le bouton "ON" de la télé...
Tout ceci pour vous dire que de l’argent, il y en a. Le problème est qu’il tombe massivement dans les poches d’un nombre très réduit de personnes…
Riches toujours plus riches dans une Europe en crise.
ncore quelques chiffres à propos de nos malheureux milliardaires… Ces gens qui se sentent mal aimés, ces gens que de méchants gouvernements essaieraient de dépouiller de leur fortune si durement gagnée. Ces gens qui ne se sentent plus soutenus, qui ont tellement de mal à vivre dans ces sociétés qui aspirent à un peu d’équité… Où en sont-ils ?
Leur nombre est en forte hausse. En Europe, ils sont 342, et détiennent au total une fortune combinée de 1500 milliards de dollars. Cette fortune cumulée a été multipliée par 3 depuis 2002 quand ils n’étaient que 99. La crise est passée par là voyez-vous.
Mais où se cachent donc ces joyeux nantis ?
C'est en Allemagne qu'ils sont le plus nombreux mais c'est en France que leur nombre a le plus fortement augmenté depuis la crise: +236% entre 2008 et 2015! En France ! Vous savez, le pays qui n’aime pas les riches et dans lequel il est impossible de gagner de l’’argent, impossible de devenir milliardaire, tellement que le ministre Macron en fait l’objectif de vie des jeunes français…
En Espagne, 21 milliardaires cumulent 116 milliards de dollars, quand plus de trois millions de personnes vivent dans des conditions de privation matérielle aiguë.
85% des milliardaires européens sont des hommes.
Mais ce n’est pas tout : le plus grave mes yeux est l’accaparement des richesses par cette petite part de la population. Ainsi, le pourcentage le plus riche de la population européenne détient près d’un tiers des richesses alors que les 40% les moins riches ne détiennent qu’un pourcent des richesses. En d’autres termes, les 7 millions des Européens les plus riches détiennent autant de richesses cumulées que les 662 millions de personnes les plus pauvres (l’étude de Ofam inclut Russie et Islande).
Alors, quand le ministre de l’économie français prétend que « le libéralisme est une valeur de gauche » et que favoriser le transport en bus est un pas vers plus d’égalité, je sens comme une odeur de fourche et de gibet…
hanger les ministres du travail ne change apparemment rien à l'évolution du chômage... Ni au discours non plus d'ailleurs... Je voudrais juste opposer un chiffre à ceux avancés par le gouvernement... En France, il y a à ce jour 6 116 300 demandeurs d'emploi toutes catégories confondues... Presque deux fois plus que les chiffres repris complaisamment par les médias pour qui n'existent que les chômeurs de catégorie A...