Ces étrangers qui mangent le pain des français
Quelques remarques et conclusions tirées d’un rapport présenté par Jean Pisani-Ferry.
armi les jeunes actifs de moins de 25 ans, le taux de chômage des descendants d’immigrés africains atteignait 42% en 2012, contre 22% pour les descendants d’immigrés européens ou les « natifs.
Les discriminations freinent l’intégration économique en France des jeunes descendants d’immigrés, notamment originaires d’Afrique, aggravant des inégalités importantes.
Les hommes sont plus touchés que les femmes.
Le taux atteint 29% pour les descendants d’immigrés d’autres continents que l’Afrique.
« Le jeune garçon d’origine sub-saharienne est celui qui aura le plus de difficulté.
Cette note du commissariat général à la stratégie et à la prospective (France Stratégie), placé auprès du Premier ministre, est publiée à quelques jours du Comité interministériel du 6 mars où un plan d’action contre les inégalités devrait être présenté.
Une partie des inégalités économiques s’explique par des facteurs individuels (formation, âge, sexe, catégorie socio-professionnelle des parents) ou locales (lieu de résidence).
Mais une fois ces facteurs neutralisés, « le risque de chômage plus élevé persiste pour les descendants d’immigrés ». Une des raisons peut être imputée à des comportements discriminatoires à l’encontre de ces populations ». « Cette discrimination, mesurée notamment via des testings, apparaît particulièrement marquée pour les jeunes descendants d’immigrés d’Afrique, et pour les jeunes hommes ».
« Elle est ressentie comme telle : un quart des immigrés et des descendants d’immigrés déclarent avoir vécu des discriminations au cours des cinq dernières années ; ils sont près de la moitié parmi les originaires d’Afrique subsaharienne, le principal critère de discrimination ressentie étant alors la couleur de la peau ».
Le fait d’habiter un quartier prioritaire « augmente également le sentiment d’avoir subi une discrimination liée à l’emploi.
Plus susceptibles d’habiter en Zone urbaine sensible(14% contre 4% pour les autres résidents en 2008), les jeunes descendants d’immigrés subissent de multiples inégalités: éducatives (24% sortent du système sans diplôme contre 16% pour les autres), de revenu (le niveau de vie médian des ménages immigrés était de 13.360 euros contre 20.310 euros pour les autres en 2011), ou sur le logement (33% des immigrés âgés de 18-50 ans vivent en HLM, contre 13% pour les ressortissants de l’UE).
« Il semble légitime de réfléchir aux moyens de compléter les politiques de droit commun par des mesures particulières, en direction des quartiers de la politique de la ville d’une part, des descendants d’immigrés de l’autre ».